Fribourg: Au Corsaire, Mijo Udovcic cultive le goût d’ici et d’ailleurs
Patron du restaurant Le Corsaire, Mijo Udovcic a accosté à Fribourg en 1982 pour ne plus en repartir. Sinon pour voyager.
François Tardin
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Une voix douce et grave, qui fait rouler les «r» et chante les mots; Mijo Udovcic aurait pu être baryton. Il a pourtant préféré les métiers de bouche. «Je suis tombé très tôt dans la marmite de la restauration», se souvient celui qui exploite Le Corsaire, haut lieu de la cuisine asiatique en ville de Fribourg, depuis douze ans.
Ce n’est pas un bateau, mais un bus qui a emmené pour la première fois ce Croate de Bosnie loin de sa campagne natale de Novo Selo. A treize ans, il rejoint seul «la grande ville» de Munich. Là naît sans doute un certain goût de l’aventure: «Je me suis débrouillé sans carte», rigole-t-il. En Allemagne il découvre, dans les effluves d’une brasserie «immense» tenue par son oncle, un monde de la restauration qu’il ne quittera plus que le temps d’empocher un