En ce mardi d’octobre ensoleillé, je roulais de Pérolles en direction de Villars-sur-Glâne. Un peu avant Cormanon-Centre, je vous ai aperçue. Vous étiez là, de l’autre côté de la rue. Recroquevillée, assise à même le trottoir. L’air désemparé, le visage en larmes. A côté de vous, une petite caisse de transport, probablement prévue pour un chat. La grille ouverte. Vide.

En passant à votre hauteur, j’ai reçu votre désarroi de plein fouet. Aviez-vous dû vous séparer d’un compagnon poilu? L’euthanasier? S’était-il enfui? J’aurais aimé m’arrêter un instant pour vous consoler un tant soit peu. Malheureusement, il n’y avait aucun endroit où stopper mon véhicule et j’ai continué mon chemin le cœur serré.

Un peu plus tard, faisant route inverse, vous étiez toujours là, au même endroit. Un cycliste – connaissance ou quidam – s’était arrêté auprès de vous, offrant une épaule compatissante et tentant de vous réconforter et de calmer votre chagrin. A vos pieds, il y avait toujours cette caisse tristement vide. J’ai été soulagée pour vous que vous ne soyez plus toute seule avec votre détresse.

Votre peine si vive a réellement griffé le cœur d’une anonyme de passage. Et j’espère pour vous, chère inconnue, que ce sombre moment fera bien vite place à des lendemains plus joyeux.