Que le Groupe des Six s’intéressât à la six-cordes ne tient pas que de la coïncidence numérique. A l’époque où ce petit bataillon de compositeurs nourris de Satie marquait de son empreinte la scène française, la guitare venait de sortir de son siècle d’oubli, redécouverte et appréciée pour les nouveaux moyens expressifs qu’elle offrait à la modernité musicale des années 1920. La popularité d’un Andrés Segovia (bien que peu féru d’avant-garde lui-même), ou d’une Ida Presti en France, achèvera de convaincre les créateurs d’offrir quelques nouvelles pages au répertoire de l’instrument. C’est ainsi que Germaine Tailleferre, seule femme des Six, a composé Guitare ainsi qu’un Concerto pour deux guitares et orchestre, Poulenc une Sarabande, Milhaud une Segoviana.

Répertoire méconnu, peu joué car moins spectaculaire que les espagnolades emblématiques, réinvesti avec une belle sensibilité par le guitariste finlandais Otto Tolonen (photo Mika Kirsi). Dimanche soir aux RencontresGuitare