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Forum/Courrier des lecteurs

Des parapluies ou des gourdins?

Benoît Rey, La Tour-de-Trême

Publié le 09.04.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

Le débat sur les moyens de l’armée suisse fait rage, sur fond de coupes budgétaires. La neutralité, que certains veulent intangible, s’invite aussi au débat. La place de notre défense dans le cadre de l’Otan est niée par l’UDC, qui oublie que la Suisse est déjà partenaire de l’Otan et la soutient en participant à la KFOR (Kosovo Force). Que se passera-t-il lorsque Poutine guerroiera contre l’Union européenne, à l’Est? Allons-nous rester les bras croisés ou aider nos voisins européens d’une façon ou d’une autre? Tels sont, à mon sens, les prémices du débat.

Et puis, une question iconoclaste, basique: en ces temps troublés et incertains, avons-nous besoin de parapluies ou de gourdins? Autrement dit: de moyens purement défensifs, fins, adaptés, ou de gros bras comme des chars (et de l’antichar) sous toutes leurs formes, même poseurs de ponts? En soutenant une armée d’acier inoxydable, on soutient la version lourde et coûteuse. Mais avons-nous besoin de ces gros bras si l’on dit déjà refuser d’aider nos voisins de l’Otan dans leur future guerre existentielle face à l’ennemi russe… qui ne sera jamais à nos portes?

Des parapluies suffisent amplement si l’on veut la neutralité à outrance, se défendre prudemment à l’abri de nos Alpes et banques: des abris PC revigorés, une aviation rapide, de l’antimissiles, des moyens contre les cyberattaques et des gardes-frontières efficaces contre l’afflux de réfugiés de guerre. Tout bon militaire doit choisir la parade en fonction de la menace la plus probable. Cela exige aussi, en stratégie, de réagir par un «effort principal»!

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