Bande de Gaza: «On doit en laisser mourir»
Le médecin français Raphaël Pitti revient d’une mission de deux semaines dans l’Hôpital européen de Khan Younès. «On doit en laisser mourir.» Il témoigne de la «situation catastrophique» au niveau des soins et des conditions de survie de la population. Témoignage.
Thierry Jacolet
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Rares sont les Occidentaux à pouvoir entrer dans la bande de Gaza. Et encore moins à pouvoir témoigner de l’impact des bombardements sur la population et les centres de santé. Raphaël Pitti est revenu d’une mission de deux semaines dans l’Hôpital européen de Khan Younès, une ville au sud de la bande de Gaza. Dans cette zone se sont entassés les habitants fuyant les bombardements, soit 1,4 million d’habitants.
Pour le compte de l’Union des organisations de secours et soins médicaux (ex-UOSSM devenu Mehad), une ONG médicale internationale, il a vu la réalité derrière les bilans des victimes annoncés quotidiennement depuis le début de l’opération militaire israélienne, il y a quatre mois (plus de 28 500 morts). «La situation est catastrophique», résume-t-il. Et l’assaut de Tsahal sur Rafah n’a pas encore été donné…
Vous avez travaillé dans des hôpitaux sur des terrains de guerre en Syrie et en Ukraine. Qu’est-ce qui vous a le plus frappé à Gaza?
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