Connaissez-vous Paul Grüninger? Dans les années 1938-1939, ce commandant de la Police cantonale de Saint-Gall a laissé entrer en Suisse des Juifs depuis l’Autriche, déjà annexée à l’empire hitlérien (Anschluss). Il a également empêché l’expulsion depuis la Suisse des Juifs qui y avaient trouvé refuge. En tout, il a sauvé entre 3000 et 4000 êtres humains.

Démis de ses fonctions, il a été condamné en 1940 pour falsification de documents officiels et manquement aux devoirs de sa charge. Interdit d’exercer toute fonction publique et privé de rente, il décède dans la pauvreté en 1972, à 81 ans. En 1995 a lieu un nouveau procès. Il est acquitté et réhabilité à titre posthume.

Traversons la Méditerranée jusqu’à sa côte orientale: Gaza. Un nouveau Grüninger pourrait s’occuper des réfugiés palestiniens. Qui peut aujourd’hui les sauver? La guerre affreuse que mène Israël ne laisse aucune opportunité dans ce sens. Les mots d’ordre sont: tuer, ceux qui survivent meurent de blessures, de maladies, d’empoisonnement, de faim, de soif, de froid, du fait d’être sans abri. Des ministres israéliens prônent même la déportation des Palestiniens de Gaza. Quelle horreur, quelle déshumanité!

Je n’y reconnais pas l’Homme, créé par Dieu. Des décennies vont passer, permettant de faire un travail de mémoire. Les exactions d’Israël, le terrorisme d’Etat seront jugés, les erreurs seront reconnues et le peuple palestinien réhabilité et réinstauré dans les terres dont il est spolié aujourd’hui. On peut tout démolir, tout tuer, sauf l’espoir. La Palestine doit vivre!