Lire, délire
A Bâle, le Musée Tinguely accueille les Ecrits de l’art brut, ces chants du signe nés de la marge. Beau comme un langage sans grammaire
Thierry Raboud
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Exposition » Les langues de l’irraisonnable, ici, se délient. C’est un abécédaire de la folie où l’œil, avide de sens, s’épuise en déchiffrements puis consent à la contemplation. Oui, c’est à de nouvelles lectures de l’art brut que convie le Musée Tinguely de Bâle, à l’enseigne de son exposition temporaire tout juste vernie.
Passant devant les engrenages tintamarresques des formidables Klamauk et Utopia échafaudés par Tinguely, on se demande ce que viennent faire dans ce sanctuaire machinique les quelque 70 œuvres de l’accrochage Ecrits d’art brut. C’est que le vacarme centrifuge des exubérances automatisées du Fribourgeois paraît bien étranger à ces expressions de la marge procédant toujours du silence, du secret, de la solitude.
Pourtant. «Je me sou