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Interroger le passé, même controversé

Publié le 21.03.2023

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Art spolié » Le Kunsthaus de Zurich va continuer à exposer les œuvres de la collection Bührle.

Le Kunsthaus de Zurich prévoit d’exposer à partir de novembre des œuvres de la collection controversée Bührle. Ne pas montrer ces œuvres serait hypocrite, estime la directrice du prestigieux musée Ann Demeester.

«Si les œuvres disparaissaient, c’est comme si le passé et la Seconde Guerre mondiale n’avaient pas existé», déclare-t-elle dans une interview au Sonntagsblick. La Belge dirige le Kunsthaus depuis octobre dernier. «Nous allons aborder le contexte historique et montrer que nous prenons la discussion au sérieux et que nous sommes conscients des dilemmes», souligne la directrice. Un comité consultatif accompagnera le Kunsthaus de manière critique dans la réalisation de cette exposition.

Le Kunsthaus est historiquement lié à Emil Bührle, explique Ann Demeester: il a financé la grande aile d’exposition, le bâtiment Pfister, dans les années 1950, et il a fait don au Kunsthaus des Nymphéas de Monet et de la Porte de l’Enfer de Rodin.

La collection Bührle est considérée comme historiquement chargée, car Emil Bührle aurait profité du régime nazi en tant qu’industriel et de la persécution des juifs en tant que collectionneur. Suite à la controverse, le Kunsthaus a commencé à examiner la collection en 2022. Et ce n’est que mardi dernier que le musée a annoncé qu’il allait élargir ses recherches de provenance.

«La nouvelle stratégie rend transparente la manière dont nous procédons lorsque nous découvrons une œuvre problématique», ajoute la directrice du Kunsthaus dans l’interview.

La notion de biens culturels soustraits pendant la persécution nazie, intégrée dans la nouvelle stratégie du Kunsthaus, englobe aussi bien l’art spolié que les biens en fuite, c’est-à-dire des œuvres d’art vendues par leurs propriétaires dans un pays tiers comme la Suisse. ATS

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