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Royaume-Uni: Rishi Sunak blessé et en colère par une injure raciste

Le premier ministre britannique Rishi Sunak, en campagne, s'est senti blessé par une déclaration raciste d'un membre du parti de Farage. © KEYSTONE/AP/Phil Noble
Le premier ministre britannique Rishi Sunak, en campagne, s'est senti blessé par une déclaration raciste d'un membre du parti de Farage. © KEYSTONE/AP/Phil Noble
Le premier ministre britannique Rishi Sunak, en campagne, s'est senti blessé par une déclaration raciste d'un membre du parti de Farage. © KEYSTONE/AP/Phil Noble
Le premier ministre britannique Rishi Sunak, en campagne, s'est senti blessé par une déclaration raciste d'un membre du parti de Farage. © KEYSTONE/AP/Phil Noble


Publié le 28.06.2024


Le premier ministre britannique Rishi Sunak s'est dit profondément "blessé" vendredi après avoir été la cible d'une injure raciste de la part d'un membre de Reform UK, le parti anti-immigration de Nigel Farage, qui a crié au "traquenard" en pleine campagne électorale.

A une semaine des élections du 4 juillet, la chaîne Channel 4 a diffusé jeudi soir un reportage réalisé grâce à une opération d'infiltration, dans lequel un militant du parti fondé par le champion du Brexit tient des propos racistes, notamment contre le chef du gouvernement conservateur, d'origine indienne.

"Mes deux filles se retrouvent à voir et à entendre des gens de Reform UK, qui font campagne pour Nigel Farage, me traiter de 'putain de Paki'. Ca me blesse. Et ça me met en colère", a déclaré vendredi Rishi Sunak, la voix brièvement brisée par l'émotion.

Nigel Farage, figure de l'extrême droite britannique mais qui récuse cette appellation, devra "répondre à des questions sur ce sujet", a ajouté le premier ministre.

Il a expliqué répéter ces injures délibérément "car c'est trop important pour ne pas dire clairement de quoi il s'agit".

Le militant Andrew Parker, qui a proféré l'injure, et un autre membre de la campagne de Reform UK, ont été écartés par Nigel Farage après la diffusion de ces images, captées au sein de l'équipe du parti dans la circonscription de Clacton-on-Sea (sud-est de l'Angleterre).

C'est dans cette station balnéaire que cette figure de la campagne du Brexit espère se faire élire, après avoir échoué à sept reprises à décrocher un siège à la Chambre des Communes.

Selon les sondages, Reform UK arriverait en troisième ou quatrième position derrière les travaillistes et les conservateurs en termes d'intentions de vote.

Mais selon une étude publiée vendredi par le Daily Mirror, et réalisée mercredi et jeudi, donc avant la diffusion du reportage, Reform UK arriverait deuxième avec 21%, devant les conservateurs (18%), mais loin derrière le Labour (38%).

Propos homophobes

Andrew Parker a par ailleurs suggéré que les nouvelles recrues de l'armée s'entraînent au tir en visant les migrants qui traversent clandestinement la Manche à bord de petites embarcations.

Un autre membre de la campagne Reform UK a lui été filmé en train de tenir des propos racistes puis homophobes, qualifiant le drapeau LGBT de "dégénéré".

Sur la chaîne ITV, Nigel Farage a soutenu vendredi que "personne" n'avait fait plus que lui pour "chasser l'extrême droite" de la politique britannique.

"Et si vous voulez me faire du mal, vous me tendez un traquenard avec quelqu'un qui prétend être de mon côté et qui dit des choses abjectes", a-t-il poursuivi, se posant en victime d'une opération de décrédibilisation car son parti serait le seul à vouloir le véritable changement.

"Tout ça est un traquenard complet et total", a soutenu Nigel Farage, suggérant qu'Andrew Parker, acteur, jouait la comédie. "Je ne sais pas s'il était payé ou pas", "je dis que c'est possible, je ne sais pas, il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans", a déclaré Nigel Farage.

"Provoqué"

Mais Andrew Parker a distingué auprès de l'agence de presse britannique PA son militantisme au sein de Reform UK et le métier d'acteur qu'il exerce à temps partiel.

Il a en revanche affirmé qu'il avait été "poussé" par son interlocuteur à tenir les propos qui ont été enregistrés.

La chaîne Channel 4 a démenti toute rémunération de M. Parker et défendu son "journalisme rigoureux et impartial".

"Nous avons rencontré M. Parker au siège du parti Reform UK, où il était militant", a souligné la chaîne, assurant l'avoir filmé à son insu et n'avoir payé quiconque dans ce reportage.

Le chef de file du Labour Keir Starmer, pressenti pour devenir le prochain premier ministre, s'est dit "choqué" par cette séquence et a remis en question la capacité de Nigel Farage à diriger son parti.

Selon l'association antiraciste Hope Not Hate ("L'espoir pas la haine"), en vue des législatives, Reform UK a dû renoncer à 166 candidats depuis le début de l'année, nombre d'entre eux ayant tenu des propos racistes ou offensants.

ats, blg, afp

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