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Des dizaines de chars israéliens dans le sud de Gaza

Des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans le sud de Gaza. © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI
Des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans le sud de Gaza. © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI
L'armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières sur la bande de Gaza et étend son offensive terrestre contre le Hamas. Ici: des Palestiniennes contemplent la destruction engendrée par les bombardements israéliens sur Gaza. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali
L'armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières sur la bande de Gaza et étend son offensive terrestre contre le Hamas. Ici: des Palestiniennes contemplent la destruction engendrée par les bombardements israéliens sur Gaza. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali
L'armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières sur la bande de Gaza et étend son offensive terrestre contre le Hamas. Ici: des Palestiniennes contemplent la destruction engendrée par les bombardements israéliens sur Gaza. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali
L'armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières sur la bande de Gaza et étend son offensive terrestre contre le Hamas. Ici: des Palestiniennes contemplent la destruction engendrée par les bombardements israéliens sur Gaza. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali


Publié le 04.12.2023


L'armée israélienne a resserré l'étau sur le sud de la bande de Gaza, où des dizaines de chars sont entrés lundi dans le cadre de son offensive contre le Hamas palestinien. La situation est périlleuse pour une population prise au piège des bombardements.

Engagée depuis le 27 octobre dans une campagne terrestre dans le nord du territoire palestinien assiégé, l'armée israélienne a élargi ses opérations au sol à l'ensemble de la bande de Gaza, presque deux mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste en Israël.

Depuis la reprise des combats le 1er décembre à l'expiration d'une trêve de sept jours, l'armée israélienne pilonne le sud du petit territoire surpeuplé de 2,4 millions d'habitants, faisant de très nombreux morts et blessés parmi les habitants et les centaines de milliers de civils venus s'y réfugier, confinés dans un périmètre de plus en plus réduit.

Ajoutant au chaos, la compagnie palestinienne des télécommunications Paltel a affirmé lundi soir que "tous les services de télécommunications de la bande de Gaza" étaient à l'arrêt, invoquant "une coupure des principaux réseaux de fibre du côté israélien".

Plus tôt, le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Gaza, Thomas White, avait déploré que "même à Rafah, vers où les gens sont contraints de fuir, le bruit des frappes aériennes rythme la journée". "Les gens nous demandent conseil pour savoir où se mettre en sécurité. Nous ne savons que leur dire", a-t-il écrit sur X.

Le porte-parole du département d'Etat américain a toutefois jugé positif que l'armée ordonne désormais aux civils d'évacuer de manière "plus ciblée", plutôt "que de demander à une ville ou à une région tout entière d'évacuer", comme elle l'a fait lors de la première phase du conflit dans le nord de bande de Gaza.

"Attaque imminente"

Lundi, l'armée israélienne a dit agir "avec force" à Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza déjà visée massivement par des frappes depuis la reprise des combats vendredi, et où chaque jour désormais l'armée avertit dans des tracts largués sur certains quartiers qu'"une terrible attaque est imminente", ordonnant aux habitants d'en partir.

Des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans le sud du territoire palestinien à proximité de Khan Younès, où s'entassent une partie des civils sommés par Israël de fuir le nord de Gaza durant la première phase de l'offensive, ont indiqué des témoins à l'AFP.

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé lundi que 15'899 personnes, à 70% des femmes et enfants et adolescents, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza le 7 octobre. En Israël, l'attaque menée par des commandos du Hamas a fait 1200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.

Crainte d'un embrasement régional

Les hostilités à Gaza suscitent de plus en plus de violences dans le territoire palestinien de Cisjordanie occupée - où cinq Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne lundi selon l'Autorité palestinienne -, mais aussi des échanges de feu qui s'intensifient à la frontière entre Israël et le Liban tandis que de nouveaux incidents ont eu lieu dimanche en mer Rouge et en Irak.

L'armée israélienne a annoncé lundi que trois soldats avaient été tués la veille dans le nord de Gaza, portant le total à 75 soldats morts depuis le début de l'offensive terrestre. En outre, d'après l'armée, 137 otages sont toujours retenus à Gaza, 105 ayant été relâchés pendant la trêve, dont 80 en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

L'armée a dit dimanche avoir mené "environ 10'000 frappes aériennes" sur Gaza depuis le début de la guerre, affirmant que 11'500 roquettes avaient été tirées en parallèle depuis le territoire palestinien vers Israël. Les frappes israéliennes ont détruit ou endommagé plus de la moitié des habitations, selon l'ONU.

Des déplacés qui s'entassent

Les combats faisaient également rage lundi dans la ville de Gaza (nord), visée par de nombreuses frappes aériennes. Selon des témoins, des chars israéliens ont ouvert le feu et sont entrés pour la première fois dans le marché de la vieille ville, où ils ont détruit des dizaines d'échoppes.

La nuit précédente, une frappe sur une entrée de l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, a fait plusieurs morts, selon l'agence de presse palestinienne Wafa. L'armée n'a pas confirmé.

Israël accuse le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, d'avoir installé des infrastructures dans ou sous des hôpitaux de la bande de Gaza et d'utiliser les civils comme des boucliers humains, ce que le mouvement palestinien dément.

Les besoins sont immenses dans le territoire soumis à un siège total par Israël depuis le 9 octobre, où d'après l'ONU 1,8 million de personnes, soit les trois quarts environ de la population, ont été déplacées par la guerre. Les déplacés survivent entassés dans des abris de fortune, des écoles, des tentes, dormant parfois dehors ou dans leur voiture.

Alors que la plupart des hôpitaux du nord sont hors service, ceux du sud sont plongés dans le chaos, débordés par l'arrivée massive de blessés, sans électricité, leurs réserves de carburant pour faire tourner les générateurs presque à sec.

Pour tenter d'atténuer la crise humanitaire, les Etats-Unis ont appelé lundi Israël à laisser entrer davantage de carburant dans la bande de Gaza.

A l'exception des sept jours de trêve qui ont permis l'entrée depuis l'Egypte de centaines de camions d'aide humanitaire, le poste-frontière de Rafah ne s'ouvre que très partiellement pour laisser passer quelques camions ou permettre l'évacuation d'étrangers, en nombre très limité.

ats, afp

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