La motion a été avalisée par 58 voix contre 41, sans abstention. Les députés ont ainsi suivi la proposition de leurs collègues motionnaires singinois Achim Schneuwly (UDC) et Nicolas Bürgisser (PLR). Et ils ont rejeté l'avis défendu au nom du Conseil d'Etat par son président Didier Castella, en charge des institutions.

En tout, dix cantons ont déjà recours à la pratique, a précisé Achim Schneuwly, en ajoutant que la motion entendait apporter davantage de démocratie. Une argumentation reprise à son compte par le camp socialiste, a déclaré David Bonny, président du groupe PS. Les autres groupes ont voté de manière partagée.

L'Etat de Fribourg ne veut pas payer les timbres

Aux yeux de Didier Castella, le fait de préaffranchir les enveloppes de vote n'augmentera pas la participation des citoyens aux scrutins. Pourtant, ont indiqué les motionnaires, la participation aux votations et élections serait plus élevée si les citoyens n’avaient pas à payer eux-mêmes 1,10 franc d'affranchissement.

Autres facteurs

Dans sa réponse, le gouvernement signale que d’autres facteurs influencent la participation, dont l’intensité de la campagne, l’intérêt ou la compréhension pour le sujet, le temps à disposition pour s’informer. Selon l’expérience des communes de Gruyères et Fribourg, qui offrent le port, les effets ne sont pas chiffrables.

Par ailleurs, à Fribourg, le vote par correspondance ne séduit de loin pas la majorité des citoyens. Selon le dernier relevé réalisé il y a cinq ans, près de 74% des votants déposent leur enveloppe à la commune dans les jours qui précèdent le scrutin. Ce taux atteint même 94% dans le district de la Singine.

Avec un affranchissement offert aux citoyens qui votent aujourd’hui par correspondance, chaque scrutin devrait coûter 32’000 francs environ à l’Etat de Fribourg. Avec une moyenne de quatre scrutins par année, il faudrait ainsi prévoir un montant maximal de 129'000 francs chaque année.

L'estimation se fonde sur la moyenne actuelle des personnes qui affranchissent leur enveloppe, soit 26%, augmentée de 2% en raison de l’aubaine de la gratuité. Ce 2% résulte d'une étude réalisée dans le canton de Berne qui a introduit la pratique.