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Porte close pour insoumission

Plus de 15 restaurants fermés en Romandie pour avoir enfreint les mesures sanitaires

Fin octobre à Zermatt, la fermeture d’un restaurant et l’arrestation des tenanciers avaient défrayé la chronique. © Keystone-archives
Fin octobre à Zermatt, la fermeture d’un restaurant et l’arrestation des tenanciers avaient défrayé la chronique. © Keystone-archives

Jean-François Schwab

Publié le 20.11.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Pandémie » Le cas du restaurant réfractaire à Zermatt (VS) n’a pas fait des émules ailleurs en Suisse romande. Si des dénonciations pour non-respect des contrôles du certificat Covid dans les établissements publics ne sont pas rares, les fermetures administratives de cafés-restaurants ou de musées sont moins fréquentes.

Selon un tour d’horizon auprès des autorités et polices des six cantons romands, aucun cas aussi «extrême» que celui de Zermatt ne s’est produit depuis la prolongation de l’obligation de présenter le pass sanitaire. Trois autres cantons signalent toutefois des fermetures: Genève, Vaud et Neuchâtel.

A Genève, 14 fermetures

«Sur la base de dénonciations, nous avons eu à intervenir pour sanctionner 17 établissements publics. Parmi ceux-ci, 14 ont été fermés», indique Silvain Guillaume-Gentil, chargé de communication à la Police cantonale genevoise. Mais «sur la base de la volumétrie du nombre d’établissements publics à Genève, on constate que la très grande majorité se comporte bien», tient-il à nuancer.

Le canton de Vaud ne recense qu’un seul cas, dans la région de Montreux, pour refus de procéder au contrôle du certificat Covid. La gérante a fait recours et le Tribunal administratif doit encore trancher sur un éventuel effet suspensif, précise le chef de l’état-major cantonal de conduite, Denis Froidevaux.

Un autre cas vaudois concerne un musée. Le Fort de Chillon, à côté du château, a aussi fermé ses portes, mais de sa propre initiative en guise de protestation contre le passeport sanitaire. Ses responsables ont ainsi court-circuité les menaces de fermeture de la part du canton. Un recours en justice sur ces menaces est pendant, selon Denis Froidevaux.

Dans le canton de Neuchâtel, il a été procédé à la fermeture administrative de deux établissements depuis l’introduction du certificat, selon Pierre-François Gobat, chef du Service de la consommation. «Une dizaine d’avertissements avant fermeture ont été infligés, qui ont été respectés jusqu’ici», ajoute-t-il.

En Valais, le cas zermattois n’a pas fait non plus des émules ailleurs dans le canton. Même les dénonciations sont plutôt rares, selon la police cantonale. S’agissant du restaurant de Zermatt, la commune a retiré la patente aux tenanciers pour une durée indéterminée. L’établissement est donc toujours fermé, confirme le conseiller d’Etat Frédéric Favre.

Les trois exploitants – un couple et leur fils – ont été arrêtés le 31 octobre après avoir refusé à plusieurs reprises de respecter les règles sanitaires. La demande de détention provisoire d’un mois demandée par le Ministère public a été refusée par le Tribunal des mesures de contrainte. Les tenanciers espèrent rouvrir prochainement, selon leur site internet.

La majorité joue le jeu

Sinon, dans l’ensemble, tant les tenanciers que les clients «jouent le jeu» et «tout se passe assez bien» dans l’application des mesures de l’ordonnance fédérale pour les établissements publics, affirment les différents responsables cantonaux. Aucun n’indique un nombre élevé de transgressions à répétition de ces normes sanitaires, ni de cas flagrants de non-respect du contrôle du certificat Covid.

Si certaines polices cantonales évoquent un certain nombre de dénonciations, de la part de clients, de témoins ou de concurrents, elles relèvent qu’un simple rappel à la loi, une remise à l’ordre voire un avertissement suffisent à corriger le tir. Le dialogue et la sensibilisation restent de mise et sont efficaces, explique-t-on.

Un bémol en revanche, la vérification de la carte d’identité dans la foulée du contrôle du certificat Covid du client, comme le relève pour Vaud le chef de l’état-major de conduite. «C’est finalement la situation la plus délicate que l’on observe», souligne Denis Froidevaux.

Contrôles variables

Autre observation: dans les cafés et restaurants de quartier avec une clientèle très fidèle et régulière, les contrôles sont moins systématiques. Inutile en effet de contrôler à chaque fois un habitué qui vient chaque jour, voire plusieurs fois par jour, dans le même bistrot. Les polices défendent ici une certaine souplesse.

Le nombre d’inspections varie, lui, d’un canton à l’autre. Tous déclarent en faire encore très régulièrement, via la police du commerce ou les polices municipales et cantonales.

Vaud semble en tête, avec 200 à 300 contrôles par semaine en moyenne. Neuchâtel en effectue près de 100. A l’inverse, le Jura parle d’une à deux visites par jour. Mais dès l’entrée en vigueur du pass Covid, «l’ensemble des quelque 200 cafés-restaurants et bars ont été contrôlés dès le début, dans une démarche d’accompagnement», explique un porte-parole de la police cantonale. ATS

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