La Liberté

Le Gouvernement zurichois est réélu

Le centre-gauche maintient sa majorité au parlement cantonal, face à un exécutif bourgeois

Fabien Gysel

Publié le 13.02.2023

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Elections cantonales » Hier après-midi, l’UDC zurichoise faisait d’abord figure de grand vainqueur. Quelques heures plus tard, les résultats finaux de ces élections cantonales ont donné à sa progression une allure bien plus modeste. Sept mois avant les fédérales, le parti de la droite conservatrice a progressé de 0,5 point, à 24,9%.

Avec 46 mandats sur les 180 que compte le Grand Conseil, l’UDC récupère un siège, après en avoir perdu neuf il y a quatre ans. Le parti avait alors réalisé son plus mauvais score depuis le milieu des années 1990. Deuxième parti du canton, le Parti socialiste (PS) gagne aussi un siège, à 36 mandats, avec le même résultat électoral qu’en 2019: 19,3%. Il s’agit d’une surprise, les sondages ayant prédit une défaite. Troisième, le PLR garde ses 29 mandats avec 15,9% des voix, (+0,2 point). Les Vert’libéraux suivent avec 19 sièges, soit un de plus qu’en 2019. Pourtant, leur électorat a légèrement reculé de 0,2 point, à 12,8%.

Les Verts sont, sans doute, les perdants de cette élection. Ils cèdent trois sièges et reculent à 19 mandats. Grands vainqueurs il y a quatre ans en pleine vague écologiste, ils ont régressé hier de 1,5 point, à 10,4%.

Le Centre bondit

Microparti en terres zurichoises avec 6% des voix, le Centre a enregistré la plus forte progression en sièges en passant à 11 mandats (+3). Il a bénéficié de la fusion entre le PDC et le PBD ainsi que de sa dénomination désormais «moins rédhibitoire» en milieu urbain, selon ses responsables.

Le Parti évangélique perd un siège et recule à 7 députés avec un électorat de 3,9%. La gauche alternative (AL) en fait de même en régressant à 5 mandats avec 2,6% des voix. L’UDF perd aussi un mandat et passe à trois députés avec 1,9% des suffrages. Le taux de participation a atteint 34,9%.

Au final, la majorité de l’Alliance climatique a sauvé de justesse sa majorité conquise en 2019. Elle a toutefois fondu de 94 à 91 députés. Les partis bourgeois restent donc en minorité, avec 89 mandats.

Durant la législature écoulée, la majorité composée du PS, des Verts, des Vert’libéraux, de la gauche alternative et du PEV a soutenu les réformes énergétiques du ministre vert Martin Neukom. Elle est aussi favorable à un élargissement des zones limitées à 30 km/h. Parmi les nouveaux députés, l’ancienne conseillère nationale, Chantal Galladé, passée du PS aux Vert’libéraux, fait son retour au Grand Conseil. Autre transfuge, du PLR à l’UDC, l’ancien directeur de l’USAM et ex-conseiller national, Hans-Ulrich Bigler, a, lui, raté ce même pari.

Statu quo à l’exécutif

Au Gouvernement zurichois, rien ne bouge. Les sept ministres sortants ont été réélus permettant à la majorité bourgeoise d’être reconduite. Comme il y a quatre ans, le très populaire Mario Fehr (sans parti), qui a quitté le PS en cours de législature, a obtenu le meilleur résultat de ce scrutin avec 192 711 voix. Réélu pour un quatrième mandat, il a devancé les deux conseillers d’Etat de l’UDC, Natalie Rickli (181 842 voix) et Ernst Stocker (177 639).

Fuite de données

Le jeune ministre vert des infrastructures, Martin Neukom, a obtenu un remarquable quatrième rang avec 161 864 voix. La socialiste, Jacqueline Fehr, et la centriste, Silvia Steiner, suivent, distancées. La première a été attaquée récemment pour sa gestion de l’affaire des fuites de données sensibles au sein du Département de la justice, mais avant son arrivée à sa tête. La seconde, ministre de l’éducation, a été critiquée pour sa gestion hésitante de la pénurie d’enseignants.

La libérale-radicale, Carmen Walker Späh, termine à la modeste septième et dernière place élective, avec une large avance toutefois sur le huitième rang. Son parti n’a pas réussi à récupérer le siège perdu en 2019 au profit des Verts.

En effet, le directeur d’Avenir Suisse, Peter Grünenfelder, (PLR) ne figure qu’en neuvième position, derrière la conseillère nationale Priska Seiler Graf. Tous deux avaient critiqué le travail de Silvia Steiner et avancé des propositions en matière d’éducation.

Le député vert’libéral, Benno Scherrer, la candidate de la gauche alternative, Anne-Claude Hensch, le sans-parti, Hans-Peter Armein (ex-UDC), et l’évangélique, Daniel Sommer, ferment la marche des candidats «classiques». La participation à ce scrutin a elle atteint 35,8%. atS


Une première à Bâle-Campagne

L’UDC perd son siège au gouvernement de Bâle-Campagne. La conseillère nationale Sandra Sollberger n’est pas parvenue hier à le défendre. L’évangélique Thomi Jourdan crée la sensation: il est le premier membre du Parti évangélique suisse (PEV) élu dans un exécutif cantonal.

Thomi Jourdan a obtenu 26 217 voix. Il a devancé son adversaire, Sandra Sollberger, de 1137 voix. La majorité absolue était de 24 887 voix. La participation s’est élevée à 34,3%. Hier, Thomi Jourdan a déclaré qu’il était surpris et tout simplement bouleversé par son élection. «Nous avons rendu l’impossible possible.» Cet économiste et directeur de 48 ans est conseiller municipal à Muttenz.

L’UDC n’a pas pu défendre le siège du sortant, Thomas Weber. Pour la première fois depuis les élections de 2011, ce parti n’est plus représenté au gouvernement cantonal.

Les partis bourgeois perdent ainsi leur majorité au gouvernement, dont le point d’équilibre se recentre. ATS

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