La Liberté

La démonstration de Novak Djokovic

Le Serbe a remporté hier le titre à l’Open d’Australie en battant en finale Daniil Medvedev (7-5 6-2 6-2)

Publié le 22.02.2021

Temps de lecture estimé : 7 minutes

Tennis » L’heure de la relève n’a pas encore sonné! Novak Djokovic a administré à Daniil Medvedev, le plus beau fleuron de la Next Gen, une leçon édifiante à Melbourne. Le Serbe a battu le Russe 7-5 6-2 6-2 dans une finale de l’Open d’Australie à sens unique et conclue en moins de deux heures pour cueillir un 18e titre du grand chelem. Il n’accuse donc plus que deux longueurs de retard sur Roger Federer et sur Rafael Nadal.

Il rêve sans doute de s’imposer à Paris et à Londres pour s’offrir en septembre une sorte de finalissima à New York, avec en prime pour lui le grand chelem en jeu. On précisera que Novak Djokovic et Rafael Nadal ont mis la main sur 10 des 11 derniers tournois du grand chelem. Seul Dominic Thiem, titré l’an dernier à New York, a pu briser l’hégémonie qui est la leur depuis Roland-Garros 2018.

Le match parfait

Rien ne semble, en effet, impossible à Novak Djokovic après sa démonstration à Melbourne. Opposé à un homme qui restait sur une série de 20 succès de rang, dont 12 face à des membres du top 10, Novak Djokovic a livré le match parfait. Il a, comme depuis le début du tournoi, été porté par sa première balle. Il a surtout réussi des prouesses à la relance pour très vite neutraliser le jeu de son adversaire. Daniil Medvedev a été désarmé devant l’efficience de Djokovic sur sa première frappe, qu’elle soit sur son service ou sur son retour.

Novak Djokovic a, ainsi, parfaitement collé au discours qu’il a tenu vendredi soir lorsqu’il affirmait que le Big Three était toujours bien présent. «J’ai pris un risque, reconnaît-il. Mais j’ai pensé pouvoir me le permettre si l’on regarde le niveau de mon jeu et mon record ici en finale à Melbourne.» Il a disputé hier sa neuvième sur la Rod Laver Arena pour une neuvième victoire.

Novak Djokovic s’est à nouveau imposé, pour la troisième fois de rang, en Australie, où il est désormais invaincu depuis 21 matches. Il a remis les pendules à l’heure après avoir connu bien des déboires lors de ses deux derniers tournois du grand chelem, une disqualification à New York et une finale perdue en trois sets contre Rafael Nadal à Paris. En Australie, il est pourtant passé par tous les états d’âme après s’être blessé aux abdominaux lors de son troisième tour remporté en cinq sets face à Taylor Fritz. «C’était bien une déchirure, malgré tout que ce que l’on a dit», glisse-t-il. Sans les mains «magiques» des physios, jamais, assure-t-il, il n’aurait été en mesure d’aller au bout de cette quinzaine.

Mené 3-0, Daniil Medvedev a eu un seul mérite lors de cette finale: celle de recoller tout de suite au score. Le Russe a tenu le choc jusqu’à 5-5 avant de lâcher prise. Très vite, il n’a pas pu masquer son agacement et sa frustration. Il s’incline pour la deuxième fois dans une finale en grand chelem après sa défaite en 2019 à New York contre Rafael Nadal. Mais à Flushing Meadows, le Moscovite avait pu entraîner le Majorquin dans un cinquième set. A Melbourne, le combat tant espéré n’a pas eu lieu. «Ce n’était pas vraiment mon jour, souligne celui qui sera aujourd’hui le nouveau No 3 mondial. Mais lorsque Djokovic, Nadal ou Federer sont dans la zone, comme le fut Djokovic lors de cette finale, ils sont trop forts. Ces trois joueurs sont les cyborgs du tennis.» ats

Résultats

Melbourne. Open d’Australie. Premier tournoi du grand chelem de l’année (55,24 millions de francs/dur). Finale du simple messieurs: Novak Djokovic (SRB/1) bat Daniil Medvedev (RUS/4) 7-5 6-2 6-2.

Finale du simple dames: Naomi Osaka (JPN/3) bat Jennifer Brady (USA/22) 6-4 6-3.

Finale du double messieurs: Ivan Dodig/Filip Polasek (CRO/SVK/9) bat. Rajeev Ram/Joe Salisbury (USA/GBR/5) 6-3 6-4.

Finale du double mixte: Barbora Krejcikova/Rajeev Ram (CZE/USA/6) battent Samantha Stosur/Matthew Ebden (AUS) 6-1 6-4.


COMMENTAIRE

I-Nole-xydable

«On a beaucoup parlé de l’avènement de la nouvelle génération qui devait prendre la succession du Big Three. Mais nous n’en sommes pas là. Avec tout le respect que j’ai pour les nouveaux, ils ont encore du boulot devant eux.» Ainsi parlait Novak Djokovic à la veille de sa neuvième finale à Melbourne, sa neuvième de gagnée! Du 100% pour le Serbe et, aussi, les 50% de ses désormais 18 titres du grand chelem, à deux longueurs du duo Federer-Nadal. Voilà pour les chiffres. Voilà pour les statistiques dont se régale Novak Djokovic, N° 1 mondial aujourd’hui incontesté. Et ce n’est pas Daniil Medvedev, 25 ans, vainqueur du Masters de Londres et de 20 matches successifs qui prétendra le contraire… Balayé qu’il fut, hier, autant par le «Joker» que par ses vieux démons. Le contraire, ce n’est pas non plus Dominic Thiem qui le dira. «Je ne suis pas une machine», s’était d’ailleurs excusé l’Autrichien au soir de son élimination en 8e de finale face à Grigor Dimitrov. Un Dominic Thiem lauréat de l’US Open, tournoi, dont on s’en souvient, Novak Djokovic avait été exclu pour avoir tapé une balle sur une juge de ligne. Dominic Thiem, 27 ans, porte-drapeau semble-t-il déjà essoufflé de cette nouvelle génération incarnée, surtout, par Alexander Zverev et Stéfanos Tsitsipas. Deux espoirs émergents de 23 et 22 ans qui, comme le dit Djoko, ont encore du boulot face au Big Three. Un trio Djokovic-Nadal-Federer dont le cumul des âges, en ce 22 février 2021, est éloquent: 33 + 34 + 39 = 106 ans. Inoxydable et pas forcément une bonne nouvelle pour le tennis. Pour un renouvellement, il faudra encore attendre. Pascal Dupasquier


Naomi Osaka s’impose en patronne

Naomi Osaka s’impose bien comme la nouvelle patronne du circuit féminin. La Japonaise de 23 ans a conquis samedi son quatrième titre du grand chelem en battant l’Américaine Jennifer Brady 6-4 6-3 en finale de l’Open d’Australie. Déjà sacrée à Melbourne en 2019 et à New York en 2018 et en 2020, Naomi Osaka est donc toujours invaincue en quatre finales de grand chelem. Elle est la deuxième joueuse de l’ère Open à réussir une telle série après Monica Seles, qui avait remporté ses six premières finales. Chez les messieurs, seul Roger Federer, sorti vainqueur de ses sept premières finales majeures, a fait aussi bien… «La chose dont je suis la plus fière» depuis la reprise, «c’est combien je suis devenue forte mentalement», avait lâché Naomi Osaka après sa demi-finale, se disant également «plus sûre de moi en tant que personne». «J’avais l’habitude d’avoir des hauts et des bas, je doutais beaucoup de moi-même», avait-elle enchaîné. «Mais voir tout ce qui se passe dans le monde, ça a remis beaucoup de choses en perspective», avait souligné Naomi Osaka, qui s’était montrée très active pour soutenir le mouvement Black Lives Matter l’été dernier. «J’avais tendance à évaluer mon existence à l’aune de mes victoires ou de mes défaites. Je ne ressens plus ça désormais.»

ats

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