La Liberté

«Je ne veux pas m’arrêter là»

Victorieux à Melbourne, Novak Djokovic a égalé le record de 22 titres du grand chelem de Rafael Nadal

Publié le 30.01.2023

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Tennis » Novak Djokovic n’a rien lâché. Le Serbe s’est adjugé un dixième Open d’Australie. Sur la Rod Laver Arena, «sa» maison comme le Philippe Chatrier peut être celle de Rafael Nadal, il a battu en finale 6-3 7-6 (7/4) 7-6 (7/5) Stefanos Tsitsipas. En conférence de presse, Djokovic a expliqué avoir eu besoin d’une «énergie mentale énorme» pour dépasser les obstacles physiques et psychologiques et parvenir à remporter dimanche l’Open d’Australie. Ce succès lui permet de reprendre la place de No 1 mondial.

Blessé à une cuisse dès avant le début du tournoi, il a été également touché par l’impossibilité pour son père d’assister à ses deux derniers matches en raison d’un scandale diplomatique. L’ambassadeur d’Ukraine en Australie avait en effet réclamé que soit retirée l’accréditation de Srdjan Djokovic après qu’il a été filmé en train de fêter la victoire de son fils en quarts avec des supporters prorusses.

Que ressentez-vous après cette victoire qui conclut des semaines compliquées?

Novak Djokovic: Je ressens une immense fierté et une immense satisfaction. Quand je suis monté dans mon box, je me suis effondré émotionnellement et j’ai pleuré, en particulier avec ma mère et mon frère quand je les ai embrassés parce que jusqu’à ce moment, je ne me permettais pas de me laisser distraire par tout ce qui se passait hors du court: la blessure et le reste. Ça m’a demandé une énergie mentale énorme. Il y a deux semaines et demie, à cause de ma jambe, je ne me donnais pas énormément de chances de gagner le tournoi. Puis, chaque match a été une question de survie. Heureusement, en grand chelem, il y a une journée de repos entre chaque match. A partir des 8es de finale, ma jambe ne me dérangeait plus autant. Je bougeais mieux et j’ai atteint l’un de mes meilleurs niveaux dans ce tournoi depuis que je le joue.

Maintenant que vous en êtes à 22 titres du grand chelem, le record chez les hommes partagé avec Nadal, visez-vous le record absolu de Margaret Court (24)?

Je veux gagner autant de titres du grand chelem que possible. Au point où j’en suis, ces trophées sont le principal facteur de motivation. Je ne veux vraiment pas m’arrêter là, je n’en ai pas l’intention. Je sais que lorsque je me sens bien physiquement et mentalement, je peux gagner n’importe quel tournoi du grand chelem, contre n’importe qui. Mais rien n’est jamais acquis. Je ne sais pas combien d’années, ni combien de Majeurs je vais encore pouvoir jouer. Ca dépend de beaucoup de choses et pas seulement de mon corps. Il est très important que j’aie le soutien de mes proches et que je puisse conserver un équilibre entre les tournois et ma vie familiale. Et parallèlement, il faut que je conserve cette faim de trophées. J’ai 35 ans, et ce n’est pas 25 même si je voudrais que ça le soit, mais je pense avoir encore du temps devant moi.

Etre No 1 mondial et gagner des Majeurs à 35 ans, ça a une saveur particulière?

Je savoure ces moments plus que jamais. Il va me falloir plusieurs nuits de repos pour digérer tout ça et réaliser ce que nous avons accompli avec mon équipe. Je suis très fier, évidemment, mais aussi soulagé parce que ces trois dernières semaines n’ont pas été un fleuve tranquille.

Avez-vous regretté l’absence de votre père en tribune?

Je pensais que les choses se calmeraient, mais non. Nous sommes tombés d’accord qu’il serait mieux qu’il ne vienne pas. Ca nous a fait mal à tous les deux parce que ce sont des moments très spéciaux, uniques. Qui sait s’ils se reproduiront? Je l’ai vu après le match, il ne se sentait pas au mieux, même s’il était très heureux en m’embrassant. Je voyais bien qu’il était un peu triste. Et moi aussi j’étais un peu triste qu’il ne soit pas dans les tribunes. Mais il y a été la plupart du tournoi et tout est bien qui finit bien. ATS


Sabalenka décroche enfin son graal

Après avoir échoué trois fois en demi-finales de grand chelem, Aryna Sabalenka a enfin décroché enfin son Graal. La Bélarusse a remporté samedi l’Open d’Australie. «Je tremble encore, je suis toujours très nerveuse»: les premiers mots de la championne ont été des mots d’excuse pour commencer son discours, preuve d’une émotion qu’elle n’avait pu contenir déjà quelques minutes plus tôt, au moment où l’ultime balle frappée par son adversaire kazakhe Elena Rybakina s’écrasait trop loin derrière la ligne de fond du court. Le match s’est terminé sur le score de 4-6 6-3 6-4, après 2h28’ de combat. Aryna Sabalenka a alors lâché sa raquette, s’allongeant au sol avant de pleurer, les mains sur le visage. Avec ce titre, Sabalenka (24 ans) retrouve le deuxième rang mondial, le meilleur classement de sa carrière déjà atteint en août 2021. «Merci à mon équipe, la plus folle du circuit! Nous avons traversé des moments difficiles l’année dernière, mais vous m’avez tellement aidée, vous méritez ce trophée plus que moi», a lancé Sabalenka en direction de son box, et plus particulièrement de son coach Anton Dubrov et de son préparateur physique Jason Stacy. L’année 2023 démarre sacrément bien pour la Bélarusse, qui a remporté ses deux premiers tournois joués (avec Adelaïde 1 juste avant le Majeur) en ne cédant qu’un seul set sur ses onze matches gagnés, samedi en finale à Melbourne contre Rybakina. Elle a notamment dominé Belinda Bencic en 8es de finale de cet Open d’Australie. ATS

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