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Budget record et recettes vitales

Les JO de Tokyo, reportés d’une année, s’annoncent comme les jeux d’été les plus chers de l’histoire

Le CIO espère que les Jeux olympiques de Tokyo vont rapporter gros. Keystone
Le CIO espère que les Jeux olympiques de Tokyo vont rapporter gros. Keystone
Publié le 14.04.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Jeux olympiques » Avant même d’être définitivement fixé, le budget des JO de Tokyo s’annonce record pour des Jeux d’été. Ses recettes seront d’autant plus vitales pour un mouvement olympique fragilisé par la crise sanitaire. Les organisateurs japonais ont réévalué fin 2020 le budget de l’événement à 15,4 milliards de dollars (14,25 milliards de francs), soit 2,8 milliards de dollars (2,6 milliards de francs) de plus que l’estimation précédente, à cause des coûts du report et des mesures sanitaires.

Tokyo 2020 s’annonce comme les Jeux d’été les plus chers de l’histoire, devant ceux de Londres 2012 (11,28 milliards de francs), alors que les Jeux d’hiver de Sotchi 2014, en Russie, devraient conserver leur record absolu estimé à 19,6 milliards de francs, selon une étude de l’Université d’Oxford. Cette enveloppe globale mêle budget de fonctionnement – au moins à l’équilibre pour la plupart des éditions depuis 1984, à l’exception des JO 1992 d’Albertville –, et construction ou aménagement d’infrastructures. L’organisation évalue ainsi à 7,5 milliards de dollars (6,94 milliards de francs) le seul «budget lié aux sites» olympiques, un coût presque totalement pris en charge par les autorités au nom du développement local à moyen terme.

Des sponsors locaux

La logique est différente pour les organisateurs japonais (Cojo), qui cherchent à couvrir leurs dépenses, et pour le monde olympique, qui vit des Jeux et en attend d’importants bénéfices. Côté Cojo, la principale recette vient des sponsors locaux (3,3 milliards de dollars, soit 3,05 milliards de francs), loin devant la contribution du CIO (1,2 milliard de francs en intégrant une part du programme TOP de sponsoring international). La billetterie doit pour l’heure rapporter 800 millions de dollars (740 millions de francs). Cette projection est très incertaine puisque les spectateurs internationaux sont d’ores et déjà bannis et la jauge de spectateurs japonais n’est pas encore fixée.

De son côté, le CIO communique ses recettes par cycle de quatre ans, et celles de l’Olympiade 2013-2016, couvrant les JO 2014 de Sotchi et les JO 2016 de Rio, ont atteint 5,7 milliards de dollars (5,27 milliards de francs). Les trois quarts environ (73%) venaient des droits de diffusion, faisant reposer l’économie des Jeux sur les téléspectateurs bien plus que sur le public direct, et 18% du programme de sponsoring international.

Financer les fédérations

Le CIO conserve 10% des recettes des JO pour son fonctionnement et en redistribue 90%, soit environ 5 milliards de dollars (4,6 milliards de francs) pour la période 2013-2016, qui irriguent le mouvement olympique pendant quatre ans. Ce montant sert en particulier à financer les fédérations internationales, réparties en cinq groupes selon leur importance: athlétisme, gymnastique et natation reçoivent environ 40 millions de dollars (37 millions de francs), contre 14 millions de dollars (12,95 millions de francs) pour le pentathlon moderne, le rugby ou le golf.

Sur les recettes de Rio 2016, 540 millions de dollars (500 millions de francs) ont aussi été reversés aux comités nationaux olympiques pour financer notamment les bourses olympiques aux sportifs et entraîneurs. Enfin, le CIO contribue pour moitié au financement de l’Agence mondiale antidopage (environ 20 millions de dollars de contribution en 2021, soit 18,5 millions de francs), le reste venant des gouvernements.

ats

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