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Religions antiques et modernes

Religions antiques et modernes
Religions antiques et modernes

Olivier Curty

Publié le 24.06.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Opinion

Croyez-vous en un Dieu unique et tout-puissant? Depuis notre enfance, nous (c’est-à-dire ceux de ma génération et des précédentes qui, qu’on le déplore ou non, étaient immergés dans un environnement fortement christianisé), sommes habitués à un Dieu unique, éternel et immortel, tout-puissant et omniscient.

Ce n’était pas le cas dans l’Antiquité où l’on croyait en de très nombreux déesses et dieux, dotés chacun d’un pouvoir particulier. Ainsi, par exemple, Poséidon, assimilé à Neptune dans le monde romain, était le dieu des marins et de la navigation; Aphrodite, ou Vénus à Rome, était la déesse de la beauté, de l’amour et de tout ce qui s’y rapporte. Il y avait, à côté de ces dieux principaux, une multitude de dieux mineurs, de demi-dieux et de héros que l’on pourrait énumérer presque à l’infini. De plus, ces dieux n’étaient pas éternels, mais juste immortels, puisqu’ils étaient nés d’autres êtres divins et avaient dû se battre contre eux pour imposer leur domination. Et s’ils étaient représentés comme notre Dieu, à notre image, ils n’étaient pas comme lui d’une tendresse infinie et miséricordieuse; au contraire, ils éprouvaient des sentiments humains répréhensibles comme la colère ou la jalousie. Enfin, ils vivaient à l’écart du monde, mais intervenaient fréquemment dans les affaires humaines.

En ce qui concerne la doctrine, les religions antiques ne possédaient pas de livre saint, il n’y avait pas de dogme valable partout. C’est pourquoi les persécutions contre les chrétiens n’eurent pas lieu pour des raisons religieuses mais politiques. Les chrétiens en effet, qui étaient monothéistes, refusaient, au nom de leur religion, de suivre certaines lois civiles romaines.

En Grèce, on ne possédait aucune structure hiérarchiquement constituée ni de caste particulière comme celle des prêtres. Ces derniers étaient pour la plupart des citoyens ordinaires, élus à cette fonction pour une année, comme n’importe quel autre mandat politique. De plus, chaque cité possédait ses propres particularités religieuses.

Quant aux temples, ils ne servaient pas comme chez nous à abriter les croyants pour une cérémonie divine, mais tenaient lieu de maison au dieu. Les fidèles se rassemblaient à l’extérieur où c’est la répétition de gestes sacrés et les sacrifices qui étaient considérés comme essentiels; à l’intérieur, seule la statue du dieu brillait dans la pénombre.

Malgré ces particularités, on observe chez les Grecs de l’Antiquité des témoignages touchants de foi, à l’instar de ces modestes autels érigés dans les campagnes ou des amulettes que l’on portait sur soi pour éloigner le mauvais sort. Tout cela n’est pas si différent de notre quotidien. En définitive, aujourd’hui comme hier, et de même que dans d’autres religions non mentionnées ici, il s’agit toujours de l’aspiration humaine à une puissance transcendante.

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