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A 2 degrés de l’anthropocide!

Gaspard Lemaire propose de repenser l’inaction climatique sur le plan de la criminalité avec le concept d’anthropocide. © Manon Becker​​​​​​​
Gaspard Lemaire propose de repenser l’inaction climatique sur le plan de la criminalité avec le concept d’anthropocide. © Manon Becker​​​​​​​
Publié le 15.05.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ta cause!

Doctorant à l’Université de Fribourg, Gaspard Lemaire, 28 ans, s’est prêté au jeu des trois minutes pour présenter sa thèse lors du concours Ma Thèse en 180 secondes.

«Ma thèse Anthropocide: faut-il criminaliser l’inaction climatique? part d’un constat: il y a un peu plus de trente ans, plus de 150 Etats ont ratifié la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique et ce faisant ils se sont engagés à agir pour éviter une déstabilisation du système climatique qui soit nuisible à notre espèce. Depuis les années 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 80%, ce qui est l’inverse de ce qui aurait dû se passer. Selon le GIEC ce qui est en jeu c’est notre aptitude à préserver un avenir viable pour notre espèce.

Le dommage est sans précédent dans l’histoire de l’humanité et l’inaction climatique des Etats ne peut être que pensée sur le plan de la criminalité. Cela ne se réduit pas à un écocide et comme il n’y a pas de mots pour désigner ceci, je propose de recourir à la notion d’anthropocide. Ce terme renvoie à l’ensemble des actions et des omissions des Etats qui impliquent une déstabilisation significative de notre système climatique et par conséquent une destruction partielle des fondements essentiels de la vie humaine sur Terre. C’est l’anthropos, la totalité de l’être humain qui est en danger avec deux degrés Celsius en plus.

Etant donné que cette notion se veut pratique, ma participation au concours international de vulgarisation scientifique Ma Thèse en 180 secondes allait de soi. Se prêter au jeu des trois minutes devant l’auditoire du Nouveau Monde, m’a obligé à formuler les choses de façon concise et je l’espère aussi claire que possible.

L’intérêt serait de parvenir à des résolutions municipales, nationales voire internationales. La prochaine étape sera la publication d’un article scientifique pour que la notion puisse être améliorée. Ensuite je souhaiterais publier un ouvrage pour susciter un débat qui dépasserait le monde académique.» Manon Becker

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