Dreadlocks blancs et musique noire: une offense culturelle?
A Berne, un concert de reggae a dû être interrompu après des critiques liées à l’«appropriation culturelle». Le point de vue de Gilles Dupuis, programmateur à La Spirale et batteur dans un collectif afro-beat.
Thierry Raboud
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Ce sont des questions qui, à l’heure de la mondialisation culturelle, ne cessent de ressurgir. On se souvient de l’affaire Amanda Gorman, du nom de cette jeune poétesse afro-américaine dont l’éditeur néerlandais avait confié le texte à une traductrice blanche, soulevant une vive indignation. Les cultures peuvent-elles dialoguer sans perdre leur essence? Existe-t-il une «culture pure» dont un peuple serait le seul dépositaire, et dont toute réinterprétation par d’autres ne serait que récupération?
Peut-on traduire blanc sur noir?
Cette «appropriation culturelle», souvent vécue comme offensante, est revenue sur le devant de la scène le 18 juillet dernier, à la Brasserie Lorraine, à Berne, où le show du groupe de reggae Lauwarm a été interrompu à l&rsquo