La Liberté

L’Africa Twin passe en mode 2.0

Face à la référence de la BMW R1250GS, le gros trail nippon argumente tout en technologie

Le tableau de bord multimédia de l’AT n’est pas simple à piloter via les multiples boutons situés sur les deux poignées. © ldd
Le tableau de bord multimédia de l’AT n’est pas simple à piloter via les multiples boutons situés sur les deux poignées. © ldd
Version sport (à gauche) à la ligne épurée ou «Adventure» avec ses nombreux équipements pour les longues randonnées, l’Africa Twin 1100 déconcerte par sa facilité d’utilisation. © ldd
Version sport (à gauche) à la ligne épurée ou «Adventure» avec ses nombreux équipements pour les longues randonnées, l’Africa Twin 1100 déconcerte par sa facilité d’utilisation. © ldd

Jean-Jacques Robert

Publié le 06.05.2020

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Honda Africa Twin 1100 »   La nouvelle AT, comme la nomment ses fans, n’a plus rien à voir avec la mythique version du Dakar qui ne jaugeait que 650 cm3 à ses origines en 1988. La traditionnelle couleur rouge-blanc-bleu sera également au rendez-vous de la version 750 cm3 lancée en 1990. Produite jusqu’en 2003, cette reine du désert a ensuite disparu des catalogues. Le goût de l’aventure et des grands espaces a pourtant été maintenu par les GS de BMW. Depuis le début du millénaire la philosophie de la moto a évolué vers moins de puissance et plus de liberté. Du coup les KTM, Ducati, Triumph et les marques japonaises ont emboîté le pas à l’incontestée reine GS de «Béhem».

Aux abonnés absents pendant 19 ans, l’Africa Twin a marqué un retour gagnant en 2016. 87 000 unités ont été vendues en trois ans. Pas très puissante, assez légère et pas trop compliquée, cette CRF 1000 était conforme à son ancêtre. Mais face à la concurrence de la BMW R1250GS sortie l’an passé et qui mettait la barre très haut, Honda ne jouait pas dans la même catégorie de gros trail.

Tout est réglable

Les «rouges» ont réagi cette année avec l’Africa Twin 1100, Comme la GS1250, la nouvelle Honda passe en mode 2.0 pour reprendre le langage actuel multimédia. Avec ce genre de bécane, ce n’est plus le pilote qui s’adapte aux caractéristiques de sa machine. Désormais toute l’informatique et le multimédia embarqués permettent de régler tous les éléments de la moto selon les souhaits de son pilote. Pas besoin d’être un vrai geek pour piloter l’AT de 2020, mais de la logique et de bonnes connaissances informatiques aident aux paramétrages de ce qui ressemble quelque peu à un avion de chasse.

La panoplie de commandes et réglages ne tombe pas sous le sens. Il faut un tant soit peu savoir gérer les commandes situées au niveau des deux poignées et via l’écran de 6,5 pouces. Allergique du multimédia, passez votre chemin! Cette Africa Twin est une montagne de technologie.

Pour le plaisir des sens

Alors qu’extérieurement elle ne se différencie guère de sa devancière, trois quarts des éléments ont été modifiés pour en faire un vrai véhicule à sensations et plaisirs: la condition est de savoir percer les secrets de la programmation des différents composants.

A titre d’exemple, la nouvelle centrale inertielle intervient à la fois sur la gestion des gaz, le freinage, l’antipatinage en fonction de l’angle d’inclinaison et de la vitesse de la moto. Plusieurs modes de conduite sont préprogrammés. A cela s’ajoutent deux modes «Utilisateur» où tout est paramétrable (puissance, frein moteur, ABS, antipatinage, antiwheeling, amortisseurs, etc.). Toute cette électronique sert également pour la gestion de la boîte optionnelle DCT (à double embrayage). Cette boîte automatique compte cinq modes de passage des vitesses.

L’écran tactile est très lisible et se connecte facilement au smartphone via Bluetooth. Ombre au tableau, seule la connexion via Apple CarPlay est prise en charge pour la navigation via l’écran (Android Auto, où es-tu?). L’avalanche de boutons et de commandes n’est pas simple à gérer et pénalise un peu l’accès aux fonctions essentielles (klaxon ou indicateurs de direction).

Comme un vélo

Et c’est finalement dans le pilotage et les sensations que l’Africa Twin révèle tout son talent. Plus légère que sa devancière, elle gagne également 7 chevaux (102 CV) et 7 Nm de couple. Elle est simple et jouissive. Malgré un poids qui avoisine les 250 kilos, elle se comporte comme un vélo dès les premiers tours de roues. Cette moto marque véritablement un nouveau palier dans le pilotage. Déconcertante de facilité, elle s’adapte aux désirs du pilote et des contraintes des divers revêtements.


Deux versions pour le sport et l’aventure

Deux versions de l’Africa Twin sont proposées avec ou sans boîte DCT. La version de base (noir ou rouge) plus sportive joue dans la sobriété avec un pare-brise anecdotique et l’absence de fixation pour les boîtes à bagages. Pour l’évasion c’est l’Adventure Sports (bleu-blanc-rouge ou noir) qui s’impose avec son pare-brise réglable, ses amortisseurs électroniques, son réservoir de 24,8 litres et ses nombreuses possibilités de fixation de coffres. La technologie embarquée a aussi son prix. L’ardoise finale avant options est située entre 15 740 et 21 240 francs. JJR

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