Miroir aux alouettes
Temps de lecture estimé : 1 minute
Poésie » Les mots pour traverser une cuirasse de silence. En 2019, Perrine Le Querrec est allée à la rencontre de femmes brisées par les violences conjugales. Six survivantes dont les témoignages tissent le nid de ces Alouettes, recueil pour traverser le miroir du non-dit, des apparences heureuses, des aveuglements judiciaires. A la manière des Silences d’exils de Marina Skalova (2020), qui eux procédaient d’une série d’ateliers d’écriture menés avec des demandeurs d’asile, l’écrivaine donne forme littéraire à ces récits de victimes, recueille leurs mots pour les composer en poèmes brefs qui disent la maison devenue prison, le mariage comme enterrement, les coups en ponctuation de la peur.
Si le procédé en porte-voix – enrôler la parole rescapée au service d’un projet littéraire – interroge toujours par sa légitimité, il faut reconnaître à ce recueil une véritable nécessité, qui se double d’un parti pris esthétique très convaincant. Par le poème, sa densité et son minimalism