Marcher, encore
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Roman » Il marche, Bertrand. Il suit les pistes de randonnée balisées. Et il aime regarder le ciel, comme son intendant Martial, qui n’a guère eu l’occasion de voir un coin de bleu pendant ses années de prison. Le dernier roman de Laurent Graff, Monsieur Minus, relate leurs excursions. On pense à Jacques le fataliste et son maître de Diderot en observant les deux compères quadriller les routes, Martial dégotant des hôtels et soignant les cloques de Bertrand, rejeton de la première fortune de France. Cela d’autant plus qu’ils philosophent, en vieux amis. C’est sage et agréable…
Mais sans perdre le sourire, Monsieur Minus se fait soudain frondeur en mettant en scène d’une manière caricaturale bien qu’attendrie une bande d’écoterroristes. Le lecteur comprend que la marche de Bertrand symbolise le rejet d’une société qui court après le fric. En jetant son portable à l’eau, Bertrand marche pour s’éloigner du poids des conventions sociales, conquête lente mais déterminée d’une lib