Le Japon à 1000 degrés
L’Ariana célèbre la céramique nippone. Les œuvres racontent un Japon d’export, destiné à l’Occident
Samuel Schellenberg
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Genève » Derrière ses élégants contours italiens, l’Ariana affiche un tempérament aussi posé que les deux sphinx qui en gardent l’entrée sud, avec vue imprenable sur l’ONU. Et pourtant, voilà que l’institution genevoise dédiée à la céramique sort une nouvelle fois «de ses réserves», comme elle le formule: le musée imagine une grande exposition à partir de ses collections. Ainsi, après La faïence italienne (2006), Terres d’Islam (2014) et Schnaps & rösti (2017), Chrysanthèmes, dragons et samouraïs formule un accrochage à partir d’un corpus riche de quelque 800 pièces japonaises, produites entre le XVIIe et le début du XXe siècle.
Chefs-d’œuvre ornementaux ou petits bibelots, gigantesques vases d’Arita ou figurine de femme à paravent, bateau brûle-encens ou splendides potiches en grès de Satsuma, les 444 céramiques exposées ne peuvent que partiellement se targuer de raconter le goût nippon: ce sont des produits majoritairement destinés au public européen. Qui voulait de l’exot