La Liberté

Le Centre culturel suisse sur la route

La fermeture du prestigieux centre d’art durera deux ans et a donné naissance à un vaste projet

Publié le 26.01.2022

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Paris » Le Centre culturel suisse à Paris (CCS) partira en tournée en France dès cet été. Sa fermeture pour une rénovation de deux ans a joué le rôle de déclencheur pour un projet, imaginé par son directeur Jean-Marc Diébold. «Nous ne voulions pas simplement fermer les bâtiments; nous profitons plutôt de ces deux années pour nous ouvrir», explique Philippe Bischof, directeur de Pro Helvetia, qui finance et chapeaute le CCS. Des festivals pluridisciplinaires sont prévus à Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse Rennes, Metz, Maubeuge et Dunkerque. Des négociations sont encore en cours dans d’autres villes. Le Centre culturel prévoit d’organiser «des minifestivals d’une dizaine de jours». Au total, une centaine d’artistes helvétiques pourraient être embarqués dans cette aventure.

Le public français pourra ainsi découvrir un condensé de la création culturelle actuelle suisse grâce à des expositions, du théâtre, de la danse, des concerts ou des lectures. Le CCS sera également présent lors de grands rendez-vous culturels comme la Biennale d’art contemporain de Lyon, ou celle des arts du cirque à Marseille.

Tout pour 800 000 euros

Côté organisation, une équipe du CCS se rendra dans les différentes villes pour mettre en place les événements. Les programmes varient d’un lieu à l’autre, car ils sont élaborés en collaboration avec les organisations partenaires. «Elles connaissent le public et savent ce qui fonctionne», explique Philippe Bischof.

Les festivals suisses seront financés par l’argent du programme du CCS: environ 600 000 euros sont prévus dans cette enveloppe. A cela s’ajoutera un financement supplémentaire de 200 000 euros lié à des projets et versé par Pro Helvetia. A l’origine de ce projet, on trouve Jean-Marc Diébold, le directeur du CCS depuis 2018. «Quand j’ai postulé, on m’a déjà demandé ce que je pensais faire pendant les deux ans de la fermeture du centre.» Le Français, qui a fait ses études à l’Université de Lausanne, s’est souvenu de son expérience de trois ans hors les murs, à Marseille, quand il était responsable de la scène nationale, le Merlan.

Ce «Tour de France», qui commencera par Dunkerque, est l’occasion pour le CCS de montrer que son rôle ne se limite pas à celui de «vitrine de la création culturelle suisse», mais qu’il est aussi un lieu de «collaboration et d’expérimentation». On veut «contrer le danger de l’élitisme», souligne le patron de Pro Helvetia.

Le CCS, situé dans le quartier du Marais depuis 1985, retrouvera ensuite ses murs dans des locaux rénovés par les bureaux de Thomas Raynaud (Paris) et de Truwant + Rodet (Bâle). Les travaux sont devisés à près de 6 millions de francs. Après rénovation, une nouvelle circulation du public est prévue dans les trois bâtiments: la librairie, qui donne sur la rue très fréquentée des Francs-Bourgeois, sera à l’avenir l’entrée principale du centre. Le rez-de-chaussée de l’Hôtel Poussepin et la halle dans l’impasse seront également mieux adaptés aux nouvelles formes artistiques. Toute l’infrastructure a besoin d’être rénovée: «Le chauffage est actuellement en panne», lâche Jean-Marc Diébold. L’accès pour les personnes à mobilité réduite sera aussi amélioré. ATS


Un festival pour dire au revoir

Avant le lancement des travaux, le public est invité du 5 février au 6 mars au Tschüüss Festival, qui présentera 40 artistes de Suisse pendant 30 jours. La programmation prévoit projections, concerts, spectacles, installations, performances et DJ-sets. «Pendant ce mois, nous allons proposer d’autres manières de vivre l’art», dit Jean-Marc Diébold, le responsable du CCS. Le public pourra par exemple vivre pendant 48 heures non-stop dans les locaux et profiter d’un programme concocté par Marco Delgado, Nadine Fuchs et Zimoun, un collectif de plasticiens, chorégraphes, musiciens et performeurs.

Plusieurs artistes présents au Tschüüss Festival feront ensuite partie du voyage, comme Julian Vogel, qui vient du cirque. La musicienne électronique Soraya Lutangu, alias Bonaventure, partira aussi sur les routes, comme l’artiste chorégraphe Marie-Caroline Hominal. ATS

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