Des coups de canif dans ma chair
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Je suis tendu quand montent les cris, quand elles se disputent, quand elles ne se comprennent plus, quand elles croisent haut les bras sur leur poitrine, qu’elles détournent le visage et disent qu’elles ne se parleront plus jamais: «De toute façon, t’es la pire sœur du monde!» «N’importe quoi! La pire, c’est toi!»
Je sais que ce n’est pas vrai. Le monde entier sait que ce n’est pas vrai. Mais ça me fait mal quand même. Et j’aime moins encore quand elles s’évitent, qu’elles s’ignorent, qu’elles n’ont plus même le goût de s’inventer un jeu, elles qui ont tant joué ensemble, qui ont transformé le salon en manège, en crèche, en hôtel de luxe ou en océan démonté. Quand elles passent sans se voir, je regrette presque les désordres homé