C’est un doux lieu des campagnes fribourgeoises où se rencontrent villageois et villageoises de toute la région. C’est un endroit où ne se pratique pas le français inclusif, mais le franc parlé sur un ton vif. C’est un restaurant chaleureux tenu par une patronne et un patron accueillants qui ferme définitivement.

La jeunesse, la vieillesse, tous se côtoyaient ici. Hommes et femmes de tout âge échangeaient, partageaient dans ce coin central du village. Le Centu, c’était des cris, des rires, des chants, un bisou de la patronne, un coup de coude du patron. La raison sociale avant les réseaux sociaux… La fanfare qui chante, le chœur qui joue et la jeunesse qui batoille. Et Lulu, d’un coup: «Techte técol!»

Non, ce que nous perdons n’est pas anodin, c’est le cœur d’une société qui s’éteint. Des bistrotiers hors du commun, lieu magique disparaissant de nos histoires pour rester gravé dans nos mémoires. L’amitié naît sur un terreau épais que Baboune et Lucette, tous les jours, préparaient.

Sur ce, je ne peux qu’espérer que la société n’oubliera pas ce qui crée les conditions de sa construction. Mes hommages, chers amis bistrotiers et restaurateurs qui travaillez à l’ouvrage avec entrain et cœur.

Guillaume Schnetzler,

Cournillens