La Liberté

Un an avec sursis pour l'ex-municipal socialiste Lionel Girardin

L'ancien municipal Lionel Girardin a été condamné mardi par la justice veveysanne à un an de prison avec sursis (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
L'ancien municipal Lionel Girardin a été condamné mardi par la justice veveysanne à un an de prison avec sursis (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
L'ancien municipal Lionel Girardin a été condamné mardi par la justice veveysanne à un an de prison avec sursis (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
L'ancien municipal Lionel Girardin a été condamné mardi par la justice veveysanne à un an de prison avec sursis (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 04.05.2021


Lionel Girardin a été condamné mardi à Vevey (VD) à douze mois de prison avec sursis pendant deux ans. La justice a jugé que l'ex-municipal avait fait preuve de gestion déloyale des intérêts publics en avantageant sa propre société au détriment de la fondation Apollo.

Le Tribunal d'arrondissement de l'Est vaudois a ainsi partiellement suivi le Ministère public. Le procureur avait requis une peine de quinze mois de prison avec sursis pendant deux ans, ainsi que 60 jours-amende, estimant que le prévenu n'avait pas respecté les règles de bonne gouvernance et avait bénéficié d'avantages.

La Cour a retenu une peine privative de liberté d'un an avec sursis qui paraît "adéquate", au vu de l'absence de prise de conscience de Lionel Girardin. Elle est assortie de 40 jours-amende à 100 francs.

Volonté établie

La volonté d'enrichissement illégitime est clairement établie. Les faits n'ont cessé que parce qu'ils ont été découverts, a relevé la présidente du Tribunal.

Même si la Cour lui a laissé plusieurs fois le bénéfice du doute, "la culpabilité de l'accusé est relativement lourde", a-t-elle ajouté. Entre 2013 et 2018, il a occasionné un préjudice de plusieurs dizaines de milliers de francs à la Fondation Apollo, active dans le logement social, qu'il présidait. Il lui a causé un important dégât d'image.

Divers avantages

Selon le jugement très détaillé, l'accusé a régulièrement facturé des prestations de ressources humaines réalisées par sa société Operation Project (OP) à la Fondation Apollo, alors en pleine croissance. Le mandat a été attribué à OP, sans appel d'offres, ni accord des membres du conseil de fondation.

Cela a avantagé Lionel Girardin, la Fondation n'ayant pas pu recourir à des prestations plus concurrentielles. Par la suite, le prévenu s'est octroyé d'autres mandats, dont la gestion pour Apollo d'activités de coworking qui auraient pu être réalisées à l'interne.

La Cour a encore cité divers avantages non justifiés: le rabais sur loyer à la rue de Lausanne, l'extension du coworking décidé unilatéralement, la facturation des heures de Lionel Girardin qui ont passé de 130 francs à 180 francs sans que le Conseil en soit informé.

Perte de 36'000 francs

Sans oublier un loyer de 700 francs par mois à la rue du Simplon à Vevey, quand les activités de coworking d'Apollo ont été externalisées vers OP. Pour que les coûts soient couverts, la Fondation Apollo aurait dû lui facturer pas loin de 3000 francs mensuels. Le dommage est là estimé à plus de 36'000 francs pour la fondation Apollo, conformément aux estimations de l'analyste financier, a relevé la Cour.

Enfin, les honoraires pris par Lionel Girardin pour surveiller pour un chantier de rénovation étaient trop élevés. Le tribunal ne retient en revanche pas de facturation indue des heures effectuées par sa femme, qui était chargée chez OP des ressources humaines de la fondation Apollo.

Tous les droits

A charge, le prévenu n'a aucune distance et pense avoir tous les droits. Il ne pouvait qu'être conscient de désavantager Apollo au profit de sa propre société, a souligné la présidente. Les deniers publics fournis par l'Etat de Vaud, Vevey et d'autres villes du canton ont été utilisés à d'autres fins que le but social pour lequel ils étaient destinés.

A sa décharge, Lionel Girardin a mené une activité intense pour la Fondation. La Cour a par ailleurs regretté le dilettantisme de certains membres du conseil et le lynchage médiatique et sur les réseaux sociaux du prévenu.

Pas de commentaires

La défense et l'accusé n'ont fait aucun commentaire à l'issue du procès. La Ville de Veyey a pris acte du jugement, mais ne le commente pas. Elle en discutera lundi en séance de Municipalité, a déclaré Yvan Luccarini, son futur syndic.

Le procès de l'ex-municipal socialiste de la Ville de Vevey s'est déroulé mardi et mercredi derniers. Exclu du Parti socialiste, le politicien de 47 ans ne siège plus à la Municipalité de Vevey depuis juin 2018. Il continue cependant à être rémunéré pour cette fonction à 60% jusqu'à la fin de la législature.

ats

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