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L'Allemagne pose les bases de l'après-Merkel

Les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux se sont mis d'accord pour essayer de former un gouvernement de coalition en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Kay Nietfeld
Les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux se sont mis d'accord pour essayer de former un gouvernement de coalition en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Kay Nietfeld
Les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux se sont mis d'accord pour essayer de former un gouvernement de coalition en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Kay Nietfeld
Les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux se sont mis d'accord pour essayer de former un gouvernement de coalition en Allemagne. © KEYSTONE/AP/Kay Nietfeld


Publié le 15.10.2021


La succession d'Angela Merkel se précise en Allemagne: les sociaux-démocrates, arrivés en tête aux élections, les Verts et les libéraux ont annoncé vendredi un accord préliminaire pour former un gouvernement tripartite, qui devrait être dirigé par Olaf Scholz.

Pas de hausse d'impôts, respect des règles d'endettement, sortie avancée du charbon: les trois partis, gagnants des élections du 26 septembre qui ont tourné la page Angela Merkel, ont commencé à dessiner les contours de la politique qu'ils entendent mener.

Sur la base du document présenté vendredi, les trois formations, aux programmes très différents, vont approfondir leurs pourparlers. Après le feu vert des cadres de chaque parti d'ici mardi, les tractations vont reprendre en deuxième partie de semaine.

Satisfecit de Merkel

La future coalition a même reçu un satisfecit d'Angela Merkel, malgré la débâcle historique de son camp aux élections.

Ce futur gouvernement "sera pro-européen et sait ce que l'Europe veut dire pour la paix et la liberté", a fait valoir la chancelière lors d'une visite d'adieu en Belgique. "C'est un message important pour les autres États membres de l'Union européenne".

Coalition prévue d'ici la fin de l'année

Si les tractations aboutissent, une coalition entre ces trois partis devrait prendre les commandes de l'Allemagne d'ici la fin de l'année. Le chef de file des sociaux-démocrates Olaf Scholz, un centriste qui occupe actuellement le ministère des Finances, peut commencer à se préparer pour succéder à Angela Merkel à la chancellerie.

L'union conservatrice CDU-CSU de l'actuelle cheffe du gouvernement risque fort, elle, de rejoindre les bancs de l'opposition, après 16 années au pouvoir, et de connaître des mois difficiles, entre règlements de compte et définition d'une nouvelle ligne politique.

"Coalition de réforme et de progrès"

"Nous avons réussi hier soir, au cours de discussions intensives jusqu'au petit matin, à mettre sur la table une proposition de coalition de réforme et de progrès", a souligné la co-présidente du parti écologiste, Annalena Baerbock, donnée comme future cheffe de la diplomatie.

Le projet de gouvernement d'une douzaine de pages récapitule les points d'accord et les réformes que les partis entendent mener dans les quatre années qui viennent.

Sortie du charbon avancée à 2030

Le projet prévoit notamment de maintenir les limitations d'endettement, actuellement suspendues pour cause de pandémie mais auxquelles sont attachés les libéraux.

Les partis s'engagent en outre à ne pas augmenter les principaux impôts, comme ceux sur le revenu ou les sociétés ou encore la TVA, une autre ligne rouge tracée par les libéraux, arrivés quatrième de l'élection, mais en position, avec les "Grünen", de faiseurs de rois.

En revanche les sociaux-démocrates ont réussi à conserver leur promesse-phare d'augmenter le salaire minimum horaire à 12 euros "dès la première année", contre 9,6 euros actuellement. Les Verts arrachent eux une sortie du charbon avancée à 2030, contre 2038 initialement prévu.

Droit de vote à 16 ans

Le droit de vote devrait être porté à 16 ans aux élections législatives et européennes, une bonne nouvelle pour des Verts et libéraux.

La politique étrangère n'est abordée qu'à grands traits, mais les trois formations sont d'accord pour "accroître la souveraineté stratégique" de l'Europe.

"Nobles intentions"

"Le résultat se lit comme un 'livre de nobles intentions'", a réagi le chef de file du parti de gauche radicale Die Linke, Dietmar Bartsch auprès du groupe Funke. La future coalition "promet des changements modestes mais pas de changement radical", estime Holger Shmieding, analyste à la banque Berenberg.

Une telle coalition, baptisée "feu tricolore" en raison des couleurs associées à chaque parti, n'en reste pas moins souhaitée par près des deux tiers des Allemands (62%), selon un sondage publié vendredi.

Si la coalition parvient au pouvoir, elle aura du pain sur la planche, dans un contexte délicat pour l'économie allemande, fragilisée par les pénuries de matières premières et de composants.

ats, afp

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