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La Suisse à la table de l'Europe entière

Le président de la Confédération profitera du sommet pour mener des entretiens bilatéraux. Avec ses homologues, il devrait aborder la question des relations entre la Suisse et l'UE, mais celle-ci n'est pas au premier plan de la rencontre. © KEYSTONE/TI-PRESS/Massimo Piccoli
Le président de la Confédération profitera du sommet pour mener des entretiens bilatéraux. Avec ses homologues, il devrait aborder la question des relations entre la Suisse et l'UE, mais celle-ci n'est pas au premier plan de la rencontre. © KEYSTONE/TI-PRESS/Massimo Piccoli
Ignazio Cassis est accueilli par le premier ministre tchèque Petr Fiala à Prague.s © KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER
Ignazio Cassis est accueilli par le premier ministre tchèque Petr Fiala à Prague.s © KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER
Ignazio Cassis est accueilli par le premier ministre tchèque Petr Fiala à Prague.s © KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER
Ignazio Cassis est accueilli par le premier ministre tchèque Petr Fiala à Prague.s © KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER


Publié le 06.10.2022


C'est parti pour la "Communauté politique européenne": 44 dirigeants du continent se sont réunis jeudi à Prague, dans un format inédit beaucoup plus large que l'Union européenne (UE), en présence du président de la Confédération Ignazio Cassis.

Malgré des problèmes techniques avant le décollage de son avion en Suisse, le Tessinois a pu rejoindre à temps ses homologues. Après la rencontre, il a déclaré devant les journalistes qu'on parle actuellement beaucoup de changement d'époque et qu'aujourd'hui il a vu que ce n'était pas qu'une formule creuse.

Au moment où l’ensemble du continent fait face à d’énormes défis, notamment liés à la guerre en Ukraine, cette nouvelle plateforme offre un cadre bienvenu pour permettre des échanges directs et informels avec les autres pays européens et intègre une compréhension plus large de la coopération, a relevé M. Cassis. Et d'ajouter que la Suisse a signalé sa volonté de contribuer.

La Suisse est "un partenaire solide et fiable", a poursuivi le président de la Confédération en faisant référence à la conférence de reconstruction pour l'Ukraine qui s'est tenue à Lugano début juillet.

Actuellement, la Russie déstabilise le continent européen en utilisant l'énergie et la migration comme armes. Selon M. Cassis, cela a contribué à resserrer les rangs et à créer un "sentiment de communauté de destin".

Groupes de discussion

La sécurité et l'énergie figuraient notamment à l'ordre du jour de ce raout lancé à l'initiative d'Emmanuel Macron. "C'est d'abord un message d'unité de notre Europe", s'est félicité le président français.

Les participants ont été répartis dans des groupes de discussion. Ignazio Cassis a pris part à celui consacré à l'économie, à l'énergie et au climat, qu'il co-animait de concert avec le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Y figuraient aussi, notamment, l'Allemagne, la Belgique, l'Ukraine ou encore la Norvège. Il était intéressant d'entendre les expériences des autres pays, a relevé le Tessinois.

Un autre groupe s'est penché sur les questions de sécurité et de stabilité. Un dîner en commun en soirée devait conclure ce premier sommet de la "CPE". Aucune déclaration finale signée par tous les participants n'est prévue.

En plus des 27 membres de l'UE, pas moins de 17 pays européens non membres ont été invités, dont les quatre de l'AELE (Suisse, Norvège, Liechtenstein, Islande) ainsi que la Grande-Bretagne, les pays de l'ouest des Balkans, la Moldavie, l'Ukraine, la Turquie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Entretiens bilatéraux aussi pour la Suisse

Le président de la Confédération a profité du sommet pour mener parallèlement des entretiens bilatéraux. Il s'est notamment entretenu avec le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres italien Mario Draghi, belge Alexander de Croo, espagnol Pedro Sanchez et portugais Anotnio Costa.

Avec tous ses interlocuteurs, il a parlé de la situation énergétique et des relations bilatérales entre la Suisse et l'UE. M. Cassis n'a pas donné plus de détails sur ces échanges. Il a toutefois confirmé que le Conseil fédéral souhaitait poursuivre la voie bilatérale et continuer à développer des relations mutuellement bénéfiques, ce qui est dans l'intérêt des deux parties, a-t-il précisé.

"La Russie s'est mise en dehors"

En marge du sommet, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, s'est félicité que 44 dirigeants se rassemblent "pour voir comment construire une nouvelle structure de sécurité en Europe".

"Cela doit se faire sans la Russie, non pas parce que nous ne voulons pas que la Russie fasse partie de l'Europe, mais parce que la Russie de Poutine s'est mise elle-même en dehors de la communauté européenne." La Russie et son allié biélorusse n'étaient pas invitées. En revanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est intervenu par vidéo.

Cette nouvelle structure suscite encore de nombreuses interrogations sur ses contours, son rôle et surtout sa pérennité. Derrière ce nouvel acronyme, on trouve des tensions latentes et des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l'UE: Norvège, Ukraine, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Moldavie, Serbie, Azerbaïdjan...

Des sources européennes ont indiqué qu'une réunion de la "Communauté politique européenne" devrait avoir lieu tous les six mois à l'avenir. Au printemps prochain, l'hôte devrait être la Moldavie, puis l'Espagne et ensuite le Royaume-Uni - donc toujours en alternance un pays de l'UE et un pays hors UE.

ats, afp

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