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Biden accueilli en "grand ami" au Canada, accord sur l'immigration

"C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici" a dit le Premier ministre canadien Justin Trudeau. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
"C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici" a dit le Premier ministre canadien Justin Trudeau. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
"C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici" a dit le Premier ministre canadien Justin Trudeau. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
"C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici" a dit le Premier ministre canadien Justin Trudeau. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik


Publié le 24.03.2023


Joe Biden a été accueilli vendredi en "grand ami" au Canada pour sa première visite officielle dans le pays. Elle a débouché sur un accord concernant l'immigration irrégulière, un sujet délicat du moment entre les deux voisins et alliés.

"C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici", a dit le Premier ministre canadien Justin Trudeau à l'entame d'une réunion bilatérale dans l'enceinte du Parlement à Ottawa.

Le président américain a ensuite été plusieurs fois applaudi lors de son discours devant les parlementaires canadiens, en particulier quand il a salué l'engagement des deux pays à soutenir l'Ukraine.

Les Etats-Unis et le Canada, a-t-il dit, sont "deux peuples" qui partagent "un même coeur". Et "en cas de désaccord", ils s'attachent à résoudre leurs problèmes "avec amitié et bonne volonté".

Le démocrate de 80 ans, entre deux plaisanteries sur le hockey et sur l'échec de ses quelques années d'apprentissage du français, a d'ailleurs annoncé un accord sur l'un de ces points de friction: l'immigration irrégulière.

Washington et Ottawa vont "travailler ensemble pour décourager les traversées illégales" de leur frontière partagée, un sujet très débattu actuellement dans la sphère politique canadienne.

Le président américain a aussi "salué" un engagement du Canada à accueillir de manière régulière 15'000 migrants supplémentaires venus de tout le continent américain.

A l'arrière-plan de cette annonce, la question du "chemin Roxham": une voie de fortune par laquelle environ 40'000 migrants sont arrivés depuis les Etats-Unis au Québec l'an dernier, en contournant les points d'entrée officiels.

Organisations inquiètes

Sa fermeture inquiète déjà les organisations d'aide aux migrants. "L'impact sur des réfugiés en situation de danger extrême est dévastateur. Le résultat sera de pousser les gens soit à tenter des traversées encore plus dangereuses dans des zones reculées, soit de les pousser vers des passeurs", a déploré Julia Sande, d'Amnesty International, auprès de l'AFP.

Les nombreuses arrivées l'an dernier ont provoqué un vif débat politique au Canada. Le sujet est également d'actualité aux Etats-Unis, dans de tout autres proportions.

En janvier, les autorités américaines ont procédé à plus de 128.000 arrestations pour des tentatives d'entrée illégale sur le territoire américain depuis le Mexique, et l'opposition de droite ne manque pas une occasion d'accuser Joe Biden de laxisme en la matière.

Haïti

Un autre sujet de discussion a été Haïti, en proie à une violence extrême et à une crise humanitaire grave.

Une source gouvernementale canadienne a dit à l'AFP attendre une annonce "de financement importante" vendredi, peut-être pendant la conférence de presse à venir de Joe Biden et Justin Trudeau, portant sur de l'aide humanitaire et la formation des forces de l'ordre haïtiennes.

Les Etats-Unis verraient par ailleurs d'un bon oeil que le Canada joue un rôle moteur dans l'envoi d'une force internationale vers le pays des Caraïbes.

Les dépenses militaires sont également en débat, à l'heure où Washington pousse pour un effort des membres de l'Otan, sur fond de guerre en Ukraine et de tensions montantes avec la Chine.

Ottawa est loin de consacrer 2% de son produit intérieur brut à son budget de la défense, le seuil fixé pour les pays de l'alliance transatlantique.

Les Etats-Unis souhaitent par ailleurs une modernisation du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (Norad).

Enjeux économiques

Enfin, l'économie est un sujet incontournable pour les deux voisins.

Justin Trudeau, dont le pays est le premier client des Etats-Unis en matière de commerce extérieur, a déclaré vendredi devant le Parlement: "On va continuer de travailler ensemble pour créer des emplois, bâtir des économies et des sociétés plus saines et plus durables."

La source gouvernementale canadienne a indiqué s'attendre lors de la conférence de presse commune à des annonces sur les semi-conducteurs et sur le renforcement des chaînes d'approvisionnement en Amérique du Nord.

ats, afp

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