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Berlin a rapatrié de Syrie huit femmes djihadistes et 23 enfants

Plusieurs milliers d'enfants de différents pays font face à des conditions de vie très dures dans des camps de prisonniers dans le nord-est de la Syrie (archives). © KEYSTONE/AP/MAYA ALLERUZZO
Plusieurs milliers d'enfants de différents pays font face à des conditions de vie très dures dans des camps de prisonniers dans le nord-est de la Syrie (archives). © KEYSTONE/AP/MAYA ALLERUZZO


Publié le 07.10.2021


L'Allemagne a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi avoir rapatrié du nord de la Syrie huit femmes, qui avaient rallié l'EI, et 23 enfants. Il s'agit de la plus importante opération de ce type menée par Berlin depuis 2019.

Au cours de la même opération, menée avec le soutien logistique de l'armée américaine, le Danemark a fait sortir de Syrie trois femmes et 14 enfants, selon le communiqué.

"Les enfants ne sont pas responsables de leur situation [...] Les mères devront répondre de leurs actes devant la justice pénale. Un grand nombre d'entre elles ont été placées en détention après leur arrivée en Allemagne", a indiqué le ministre allemand des affaires étrangères Heiko Maas dans un communiqué.

"Il s'agit essentiellement d'enfants malades ou ayant un tuteur en Allemagne, ainsi que de leurs frères et soeurs et de leurs mères", selon le ministère allemand. Ils étaient détenus dans le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie, sous contrôle kurde.

Six mandats d'arrêt émis

Selon le quotidien Bild, des représentants du ministère allemand des affaires étrangères et de la police criminelle ont atterri mercredi matin dans le nord de la Syrie à bord d'un avion de l'armée américaine. L'avion est ensuite reparti avec les femmes et les enfants pour le Koweït où le groupe a pris un vol vers Francfort, arrivé dans la soirée.

Les Allemandes sont âgées de 30 à 38 ans et originaires de plusieurs régions d'Allemagne, selon le Spiegel. Six font l'objet d'un mandat d'arrêt. Dans les trois cas les plus lourds, ce mandat a été émis par le parquet fédéral de Karlsruhe, compétent en matière de terrorisme.

Der Spiegel décrit ainsi l'une des femmes, originaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), comme partie pour la Syrie en 2015, formée au maniement des armes par l'EI et probablement active plus tard au sein de la police des moeurs de l'organisation. En 2016, son fils, alors âgé de sept ans, avait dû poser pour des photographies avec une arme et jurer allégeance à l'EI.

Une autre est soupçonnée d'avoir fait la promotion de l'organisation sur des forums en ligne, convainquant au moins un Allemand de 16 ans de se rendre en Syrie.

Des milliers d'enfants concernés

Selon Bild, il reste encore environ 70 adultes ayant la nationalité allemande dans des camps sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, ainsi qu'autour de 150 enfants de nationaux allemands.

Depuis la chute en mars 2019 de l'Etat islamique (EI), la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des djihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak. La plupart des pays européens effectuent des rapatriements au cas par cas.

La Suisse refuse de rapatrier activement ses ressortissants de Syrie et d'Irak, tout en admettant que ces personnes ont le droit de revenir sur le territoire. En 2019, le Conseil fédéral mentionnait une vingtaine de ressortissants suisses détenus dans ces deux pays pour des motifs terroristes présumés. Au total, plusieurs milliers d'enfants de différents pays font face à des conditions de vie très dures dans le nord-est de la Syrie.

ats, afp

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