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Le pape conclut sa visite historique en Irak devant des milliers de fidèles

Le souverain pontife est arrivé dimanche à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Il ira ensuite à Mossoul, une visite hautement symbolique mais aussi l'étape la plus dangereuse de son voyage en Irak. © KEYSTONE/AP/Hadi Mizban
Le souverain pontife est arrivé dimanche à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Il ira ensuite à Mossoul, une visite hautement symbolique mais aussi l'étape la plus dangereuse de son voyage en Irak. © KEYSTONE/AP/Hadi Mizban
Le souverain pontife est arrivé dimanche à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Il ira ensuite à Mossoul, une visite hautement symbolique mais aussi l'étape la plus dangereuse de son voyage en Irak. © KEYSTONE/AP/Hadi Mizban
Le souverain pontife est arrivé dimanche à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Il ira ensuite à Mossoul, une visite hautement symbolique mais aussi l'étape la plus dangereuse de son voyage en Irak. © KEYSTONE/AP/Hadi Mizban
Des Irakiens, musulmans et chrétiens, attendent l'arrivée du pape dans les décombres d'une église de Mossoul. © KEYSTONE/EPA/AMMAR SALIH
Des Irakiens, musulmans et chrétiens, attendent l'arrivée du pape dans les décombres d'une église de Mossoul. © KEYSTONE/EPA/AMMAR SALIH
Le pape François prie pour les victimes de Mossoul, dans l'une des nombreuses églises détruites de la ville. © KEYSTONE/AP/Andrew Medichini
Le pape François prie pour les victimes de Mossoul, dans l'une des nombreuses églises détruites de la ville. © KEYSTONE/AP/Andrew Medichini
Le pape François visite une cathédrale dévastée à Mossoul. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DI MEO
Le pape François visite une cathédrale dévastée à Mossoul. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DI MEO
Des Irakiens, musulmans et chrétiens, attendent l'arrivée du pape dans les décombres d'une église de Mossoul. © KEYSTONE/EPA/AMMAR SALIH
Des Irakiens, musulmans et chrétiens, attendent l'arrivée du pape dans les décombres d'une église de Mossoul. © KEYSTONE/EPA/AMMAR SALIH
Le pape François prie pour les victimes de Mossoul, dans l'une des nombreuses églises détruites de la ville. © KEYSTONE/AP/Andrew Medichini
Le pape François prie pour les victimes de Mossoul, dans l'une des nombreuses églises détruites de la ville. © KEYSTONE/AP/Andrew Medichini
Le pape François visite une cathédrale dévastée à Mossoul. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DI MEO
Le pape François visite une cathédrale dévastée à Mossoul. © KEYSTONE/EPA/ALESSANDRO DI MEO
Le pape argentin a promis aux fidèles d'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde: "L'Irak restera toujours avec moi". © KEYSTONE/EPA/GAILAN HAJI
Le pape argentin a promis aux fidèles d'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde: "L'Irak restera toujours avec moi". © KEYSTONE/EPA/GAILAN HAJI


Publié le 07.03.2021


Le pape François a conclu sa visite historique en Irak dimanche avec une messe devant des milliers de fidèles dans le nord du pays ravagé par les djihadistes. Il a appelé les chrétiens encore dans le pays à "ne pas se décourager".

Après avoir prié pour les "victimes de la guerre" dans les décombres de Mossoul, ancienne "capitale" autoproclamée du groupe Etat islamique (EI), ou dans l'église tout juste restaurée d'une localité martyre de la plaine de Ninive, le souverain pontife a célébré la plus grande messe de son voyage sous haute sécurité.

Arrivé triomphalement en papamobile sur la pelouse du stade d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien, le pape argentin a promis aux fidèles d'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde: "L'Irak restera toujours avec moi".

Pour Bayda Saffo, catholique de 54 ans ayant fui les djihadistes à Mossoul, "on sait que quelqu'un pense à nous et à ce que nous ressentons". Cela va "encourager les chrétiens à rester sur leur terre", assure-t-elle au terme de la première visite d'un papale en Irak, pays où le nombre des chrétiens a fondu en 20 ans de 6% à 1% de la population.

Après des déplacements en avion, hélicoptère ou voiture blindée à travers un pays sorti il y a trois ans d'un conflit sanglant contre les djihadistes, le pape est parvenu à passer sa journée de dimanche au plus près des chrétiens d'Irak.

Vigilance renforcée

Depuis son arrivée vendredi, gardes du corps et forces de sécurité sont en vigilance plus que renforcée. Ils l'ont de nouveau été pour cette messe au stade Franso Hariri - du nom d'un politicien chrétien assassiné il y a 20 ans -, après une attaque aux roquettes fin février contre l'aéroport d'Erbil.

Mais dimanche, il est parvenu à toucher la foule, d'abord à Mossoul, où il a déploré l'exil des chrétiens d'Orient sur une estrade construite au milieu des ruines, faute d'église toujours debout.

Là, le pape âgé de 84 ans, qui marche avec difficulté en raison d'une sciatique, a fait un tour en voiturette de golf sous les youyous et les vivats d'une petite foule.

Appel à "reconstruire"

"C'est le plus beau des jours!", s'exclame Hala Raad, qui l'a vu passer. "Maintenant, on espère vivre en sécurité, c'est ça le plus important", poursuit cette chrétienne, qui a fui Mossoul lors de la percée djihadiste et n'y revient plus que pour de courtes visites.

Puis, à Qaraqosh, localité chrétienne martyre à mi-chemin entre Mossoul et Erbil, le souverain pontife a appelé une foule émue à "reconstruire" et à "ne pas se décourager".

Composer avec le Covid

Si le pape se déplace sous haute protection dans un pays où se terrent encore des cellules djihadistes clandestines, il doit aussi composer avec le Covid-19 pour son premier déplacement en 15 mois.

L'Irak est en confinement total après que les contaminations quotidiennes ont atteint un record: plus de 5000 cas. De ce fait, le nombre de fidèles dans le stade a été réduit à plusieurs reprises.

Car si le pape et tous les journalistes et ecclésiastiques qui l'accompagnent ont été vaccinés avant leur départ, aucun des fidèles présents au stade ne l'a été. Seules 50'000 doses de vaccin sont arrivées à ce jour en Irak et seuls des médecins ont pu en bénéficier.

"Geste d'amour"

"C'est un voyage particulier aussi au regard des conditions" sanitaires et de sécurité, convient Matteo Bruni, le porte-parole du Vatican.

Mais, poursuit-il, c'est "un geste d'amour pour cette terre et ce peuple" que François voulait visiter depuis la percée de l'EI en 2014 en Irak, et "tout geste d'amour est toujours un peu extrême". Le pape doit quitter lundi matin l'Irak pour Rome.

Rencontre avec Sistani

Avant d'aller dans le nord du pays, le souverain pontife s'était rendu samedi à Nadjaf, ville sainte musulmane chiite du Sud, pour rencontrer le grand ayatollah Ali Sistani. Ce dernier lui a dit oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels".

De nombreux chrétiens hésitent encore à rentrer définitivement chez eux. Quand en 2014, l'EI a pris la plaine de Ninive, des dizaines de milliers d'entre eux ont fui et peu font désormais confiance à des forces de l'ordre qui les avaient alors abandonnés, disent-ils.

Aujourd'hui, beaucoup affirment vivre dans la peur des paramilitaires désormais intégrés à l'Etat et qui ont repris le terrain aux djihadistes.

ats, afp

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