Des primes jusqu’à 2500 francs pour les fonctionnaires fribourgeois
Le Conseil d’Etat fribourgeois vient de mettre en consultation une ordonnance permettant l’octroi de primes aux fonctionnaires cantonaux les plus méritants. Ce bonus pourra aller jusqu'à 2500 francs par personne et par année.
NM
Pour rappel, ces primes ont été introduites dans le cadre de la dernière révision de la loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg, validée en juin 2021 par le Grand Conseil et entrée en vigueur en janvier dernier. Restait à régler les détails, ce que le Gouvernement vient de faire via une ordonnance mise en consultation jusqu'au 12 septembre. Le montant destiné à ces bonus sera donc déterminé dans le cadre du budget annuel. Pourront y prétendre tous les fonctionnaires cantonaux ainsi que les collaborateurs des institutions affiliées comme l’Hôpital fribourgeois ou l’institut agricole de Grangeneuve.
Concrètement, le montant de la prime individuelle s’élèvera au maximum à 2500 francs par personne et par année, et à 500 francs au minimum. Pour une prime octroyée non pas à un employé en particulier, mais à toute une équipe, l’enveloppe pourra monter jusqu’à 4000 francs, à répartir équitablement entre les travailleurs concernés.
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Selon l’ordonnance, le but de ces bonus est de «récompenser des prestations qui, du fait de leur nature, leur ampleur et leur qualité, dépassent nettement les prestations attendues du poste». Cela peut se rapporter à un succès spécifique, à la création de valeur ou encore à un volume de travail accompli dépassant la norme. Les motifs d’octroi doivent toutefois «reposer sur des éléments matériellement vérifiables», précise la nouvelle législation.
Licenciements facilités, mais pas trop
Secrétaire régional du Syndicat des services publics (SSP), Gaétan Zurkinden réagit: «La majorité des employés d’Etat avec lesquels nous sommes en contact sont opposés à ce projet, qui est considéré comme un premier pas vers le salaire au mérite. De plus, l’octroi de primes ouvre la voie au népotisme et crée souvent des tensions au sein du personnel, chacun pensant avoir droit à une prime». Le syndicaliste ajoute: «Nous craignons également que le budget alloué aux primes ne diminue d’autant les montants destinés aux augmentations régulières (indexation, notamment), au détriment de la majorité».