«L’OTAN ne veut rien faire qui ressemble au pas de trop»
Après un mois de combat, les pays de l’OTAN accélèrent le rythme de livraison d’armes létales aux forces ukrainiennes. Alors que le président Joe Biden est en Europe aujourd’hui pour resserrer les rangs, l’Allemagne et la Suède ont annoncé de nouveaux envois hier. Avec le risque que Vladimir Poutine voie dans cette aide militaire une cobelligérance et cible les Occidentaux. Spencer Meredith, professeur de stratégie de sécurité nationale à la National Defense University, à Washington, relativise la menace.
Thierry Jacolet
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Quel type de soutien militaire pourrait être considéré par le président russe comme un acte de guerre?
Spencer Meredith: Si l’Occident devait fournir des chars et avions de combat, des missiles antisatellites ou des armes nucléaires – les deux derniers ne se produiront jamais – ou violer la Convention de Montreux (signée en 1936, elle interdit aux navires des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux d’opérer dans la mer Noire, ndlr), le Kremlin pourrait dire que l’Occident est entré en guerre. Toutefois, la position actuelle des États-Unis et de leurs partenaires de l’OTAN est de ne rien faire qui ressemble de près ou de loin à un pas de trop. Si ces actes peuvent être considérés comme une escalade, aucun d’entre eux n’est réaliste. De sorte que le Kremlin n’a aucune possibilité réelle d’antici