Le porno et les ados. Combinés, ces deux mots ont de quoi faire paniquer toute bonne société soucieuse de sa jeunesse. Et si ce n’était pas si grave? Et si chacun se souvenait de la fois où il a zappé sur un film érotique de RTL9, à 14 ans, sans pour autant devenir «déviant»? Avec Porno, parlons-en, l’auteure féministe genevoise Coline de Senarclens propose de repenser cette relation au porno dans une volonté de dédramatiser la situation. «Le porno joue un rôle à lui, ni bon ni mauvais», insiste-t-elle.

Pourquoi parler de porno avec ses enfants, ses ados?

Coline de Senarclens: A un moment ou à un autre, il est là. Alors autant donner des outils de lecture aux jeunes. Le porno est vu comme un fléau social, mais il n’est pas abordé dans sa complexité. Par exemple, on dit qu’il présente des pratiques problématiques. Mais on parle assez peu du fait qu’il réitère surtout des modèles de sexualité traditionnels. Le risque n’est donc pas tellement qu’il fasse dévier les sexualit