La guerre «confinée» de Yaoundé
La mort d’un journaliste camerounais réactive la défiance envers la police, surtout en zone anglophone
Nacim Chikh, Douala
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Cameroun » Il aura fallu dix mois sans nouvelles pour que les craintes de ses collègues et ses proches se confirment. Le 3 juin, sous la pression de ses avocats et des premières rumeurs de presse, l’armée camerounaise a reconnu la mort en détention de Samuel Wazizi, arrêté en août 2019 à Buéa, chef-lieu de la région Sud-Ouest en proie à la guerre civile depuis 2016.
Présentateur anglophone de la chaîne de télévision régionale Chillen Media Television, son nom aurait pu simplement s’ajouter à la longue liste des victimes de ce conflit où journalistes, observateurs internationaux et humanitaires n’ont jamais été les bienvenus. Mais dans le sillage de l’effervescence mondiale contre les violences policières après la mort de George Floyd aux Etats-Unis, l’affaire réveille au Cameroun les limites du vivre-ensemble qui régit les rapports entre les 250 ethnies du pays.
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