La Liberté

Indigne de la neutralité suisse

Jean-Marie Pellaux, Fribourg

Publié le 11.01.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

A la suite des attentats du 7 octobre, les Gazaouis sont sous les bombes. La Suisse, par l’entremise du chef du DFAE (Affaires étrangères), Ignazio Cassis, et sous pression d’une partie de la droite du parlement, a choisi de sanctionner des ONG palestiniennes et a hésité à bloquer son financement de l’UNWRA, agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens depuis 1947.

M. Cassis, qui fut vice-président de l’Intergroupe parlementaire Suisse-Israël de 2011 à 2017, n’en est pas à son coup d’essai: en 2018 déjà, désormais conseiller fédéral, notre ministre affirmait «qu’en maintenant vivant le désir des Palestiniens de rentrer dans leur patrie», l’UNRWA constituait «un obstacle à la paix», sous les applaudissements de Netanyahou et Trump. La suspension du financement de trois ONG fin 2023 sous prétexte qu’elles n’auraient pas respecté le «code de conduite» semble une continuation de cette politique.

J’aurais aimé savoir ce qui leur est concrètement reproché. J’ai écrit au DFAE à fin novembre, puis j’ai appelé. On m’a dit qu’on allait me répondre. Mais silence radio depuis lors. Alors que des dizaines de milliers de civils ont été tués, que la déportation de millions de Gazaouis est ouvertement évoquée et qu’Israël se moque éperdument des résolutions de l’ONU, deux questions me taraudent: la politique voulue par M. Cassis et une partie du camp bourgeois est-elle digne de la neutralité suisse? Et, surtout, en menaçant les organisations venant en aide aux Palestiniens et donnant de fait un blanc-seing à la politique de Netanyahou, la Suisse œuvre-t-elle réellement pour la paix au Proche-Orient?

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