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La défense plaide l'acquittement dans le procès 1MDB

La défense du patron de Petrosaudi va tenter de démonter les accusations du Ministère public de la Confédération dans le procès 1MDB (archives). © KEYSTONE/PABLO GIANINAZZI
La défense du patron de Petrosaudi va tenter de démonter les accusations du Ministère public de la Confédération dans le procès 1MDB (archives). © KEYSTONE/PABLO GIANINAZZI
La défense du patron de Petrosaudi va tenter de démonter les accusations du Ministère public de la Confédération dans le procès 1MDB (archives). © KEYSTONE/PABLO GIANINAZZI
La défense du patron de Petrosaudi va tenter de démonter les accusations du Ministère public de la Confédération dans le procès 1MDB (archives). © KEYSTONE/PABLO GIANINAZZI


Publié le 18.04.2024


La défense a plaidé l'acquittement du directeur de Petrosaudi jeudi dans le procès 1MDB à Bellinzone. Après des généralités géopolitiques, elle a analysé des pièces techniques pour convaincre le Tribunal pénal fédéral de l'honnêteté des deux accusés.

Me Daniel Zappelli a ouvert les feux d'une plaidoirie plutôt technique en rappelant que plusieurs griefs ont été abandonnés par l'accusation. Il a déploré aussi l'absence de plusieurs acteurs clés comme l'ancien Premier ministre malaisien Najib Razak ou son conseiller Jho Low.

À grand renfort de références à Wikipedia, Me Nicolas Rouiller a estimé que le MPC avait ignoré, voire déformé, le contexte dans lequel évoluait Petrosaudi et son directeur. "L'Arabie saoudite est une monarchie absolue et un régime patrimonial", où tout appartient au roi. Un nom comme Petrosaudi ne peut pas être utilisé sans un aval au sommet de l'Etat.

Dans ce pays patriarcal, l'individu n'est pas libre de ses actes, en particulier lorsqu'il appartient à une famille très haut placée, comme c'est le cas du patron de Petrosaudi, a affirmé l'avocat. "Le Parquet ne s'est pas intéressé à l'Orient compliqué. Il a adopté une approche radicalement fausse".

Le "joker du MPC"

Me Myriam Fehr-Alaoui s'est efforcée de démonter les arguments assénés hier par la procureure fédérale Alice de Chambrier. L'ancien employé de Petrosaudi qui a dévoilé le scandale 1MDB a été qualifié de "joker bien commode du MPC" et de "maître chanteur" avéré. Procédant à une relecture de certaines pièces et déclarations, l'avocate a mis en évidence des éléments à décharge pour son client.

L'avocate a également insisté sur la crédibilité des acteurs qui ont évolué autour du fonds souverain et de Petrosaudi - banques, conseillers financiers, experts pétroliers en particulier. Ces intervenants seraient les garants du sérieux des opérations qui étaient menées.

La défense a aussi souligné la responsabilité de la Malaisie. Cet Etat voulait resserrer ses liens avec l'Arabie saoudite, après l'élection de Najib Razak en 2009. Et ce sont les Malaisiens également qui souhaitaient une conclusion en quelques semaines de la joint-venture entre Petrosaudi et 1MDB. En outre, il incombait au second de procéder à sa propre évaluation des actifs pétroliers apportés par son partenaire.

1MDB n'a pas été dupé

Concernant la conversion de cette société commune en prêt islamique (dit "murabaha") - la deuxième escroquerie, selon le MPC - Me Zappelli a souligné l'expertise de la Malaisie dans ces montages financiers. Selon lui, 1MDB ne pouvait pas être dupé par son partenaire sur ce point.

Se référant à nouveau à "l'Orient compliqué", Me Rouiller a expliqué que le murabaha était une pratique courante en terres musulmanes. On ne peut donc pas y voir une manoeuvre malhonnête visant à rouler une nouvelle fois le fonds souverain. "Il n'y a aucune lésion dans cette opération. C'est exactement ce qui est voulu" par les partenaires.

La séance se poursuit avec la plaidoirie de la défense sur les chefs d'accusation.

ats

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